On peut être entouré d’eau salée et manquer d’eau douce. C’est le cas de l’île de Molène, située dans la mer Celtique à 12 kilomètres de la pointe du Corsen, dans le Finistère. L’île vient à manquer d’eau douce, notamment en période estivale quand la population insulaire passe de 160 à 600 habitants. En 2022, la sécheresse n’a fait qu’aggraver la situation. Au mois de juin, le maire de la commune, Didier Dehalle, a décidé de transformer l’eau de mer en eau potable. L’île n’avait connu aucune précipitation depuis le mois d’avril précédent et la nappe phréatique était descendue à son plus bas niveau. Compte tenu des réserves, l’élu estimait qu’en juillet, les besoins de la population ne seraient pas couverts au-delà de deux à trois semaines. Il a décidé d’installer une unité de dessalement, un osmoseur capable de filtrer 30 000 litres d’eau par jour, suffisant pour couvrir quasiment la consommation quotidienne des habitants. La machine, équipée de plusieurs filtres permettant de débarrasser l’eau des impuretés, aspire trois volumes d’eau de mer pour produire un volume d’eau potable, les deux autres étant rejetés avec une teneur en sel plus élevée qu’au départ. La commune a investi 50 000 euros dans cet osmoseur. Un coût élevé mais sans doute moins onéreux que s’il avait fallu avitailler des navires en eau du continent.
D.L.