Une première dans les collectivités. Depuis le lundi 27 mars, les employées municipales de la ville de Saint-Ouen (93) souffrant de règles douloureuses ou d’endométriose ont la possibilité de poser deux jours d’arrêt de travail menstruel par mois, sans préavis ni retenue sur salaire. Le maire Karim Bouamrane en a fait l’annonce de manière symbolique le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, évoquant la qualité de vie au travail et la santé des femmes. Les agentes ont le choix entre télétravailler ou bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence, durant deux jours. Elles doivent au préalable obtenir une fois pour toutes un certificat médical de la médecine du travail, sans autre démarche à effectuer ultérieurement. En tant que membre de Plaine Commune, Saint-Ouen a fait des émules auprès des élus des autres villes de l’établissement public territorial, en particulier des élus de gauche qui réclament l’extension du dispositif aux huit autres communes de l’intercommunalité. D’autres villes comme Paris disent se pencher sur ce dossier. Les parlementaires aussi. Au Sénat, un texte a été proposé le 18 avril et une proposition a été déposée à l’Assemblée nationale le 10 mai par des parlementaires PS. En Europe, Saint-Ouen emboîte le pas de l’Espagne dont le parlement a adopté en février dernier ce dispositif dans le cadre d’un texte sur l’avortement, l’antériorité revenant au Japon qui a inscrit le congé menstruel dans son code du travail dès 1947. D’autres pays ont déjà pris des mesures similaires, parmi lesquels la Corée du Sud, Taïwan, l’Indonésie ou la Zambie.