Comment enrichir l’offre hôtelière sur l’île de Bora Bora sans dégrader son environnement ? Face aux faibles ressources en eau, la commune (11 600 hab.) a dû imaginer des solutions, d’autant plus, rappelle-t-elle, que « les restrictions d’eau étaient très mal perçues par la population alors que les hôtels bénéficiaient de l’eau en permanence grâce à leurs réservoirs ». Pour répondre à ses besoins croissants en eau potable, Bora Bora a développé le dessalement d’eau de mer en construisant trois usines qui produisent aujourd’hui jusqu’à 4 000 m3/jour. « La production par les 19 forages de l’île est privilégiée, mais la production en dessalement est indispensable en saison sèche et pour assurer le développement touristique, qui fournit aussi la majorité des emplois », précise la municipalité conduite par le maire Gaston Tong Sang. La technologie du dessalement étant toutefois très onéreuse, la commune a décidé de mettre en œuvre une tarification solidaire volontaire où les complexes hôteliers portent 70 % de la redevance eau et assainissement pour 30 % du volume consommé. Concrètement, le maire fixe les règles de distribution de l’eau, les complexes hôteliers valident ou se retirent, l’exploitant met en œuvre la tarification adoptée. « Notre objectif, c’est l’équilibre entre le développement touristique et l’équilibre financier des services publics essentiels, résume la collectivité. Le tourisme de luxe nous permet d’y parvenir et de jeter les bases d’un vrai développement durable.