La signature en octobre 2021 d’une deuxième charte entre la ville de Strasbourg et Voies navigables de France (VNF), pour la période 2021–2026, annonce une nouvelle étape dans la dynamique de valorisation des voies d’eau et de développement durable dans la capitale alsacienne. Parmi les actions au programme : la création de nouveaux appontements pour étoffer le maillage de quais de chargement et déchargement des marchandises.
« Triées selon leur destination dans le centre de massification de la zone portuaire de Strasbourg, les marchandises sont conditionnées en caisses standardisées puis acheminées par barge au plus près de l’hypercentre, explique Pierre Ozenne, adjoint à la mairie de Strasbourg en charge du dossier. Elles sont ensuite transportées jusqu’à leur destination finale en vélos cargo à assistance électrique, dans des carrioles adaptées, sans devoir être déconditionnées et déballées. »
L’objectif est de créer « au moins deux appontements d’ici quatre ans, en profitant de l’important réseau fluvial du centre-ville élargi », précise l’élu. Cofinancées par la Ville et VNF, des études de faisabilité vont déterminer l’emplacement optimum de ces futures plateformes logistiques. « Le choix des sites devra aussi tenir compte de l’inscription d’une partie de la ville au patrimoine mondial de l’Unesco ».
Vélo et bateau, une combinaison gagnante
La dynamique a des chances de s’étendre à d’autres communes de la métropole traversées par des voies d’eau, en s’appuyant sur cette charte. « Un à deux appontements supplémentaires pourraient ainsi voir le jour », ajoute Pierre Ozenne, en contact avec des municipalités voisines.
« Les contraintes de livraisons en cœur de ville, mises en place en 2018 pour les Zones à faibles émissions (ZFE), ont favorisé le développement de ce type de transport doux », poursuit l’élu.
Contrairement aux camions, les vélos cargo n’ont en effet pas d’horaires à respecter, en particulier dans les parties piétonnes où l’accès n’est possible que le matin, de 6 h à 10 h 30, pour les véhicules à moteur. « En ciblant des points de livraison cohérents et précis sur l’ensemble de la journée, ils réduisent l’encombrement aux heures de pointe et participent à la réduction de la pollution ».
Un deuxième centre de massification est en projet à l’ouest de la ville, à côté du Marché d’intérêt national (MIN), pour fonctionner en synergie.
La charte, signée avec VNF, prévoit également le lancement en 2022 de plusieurs projets cofinancés, comme le raccordement aux réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement d’une terrasse flottante ; ou encore la conception et l’installation de panneaux pédagogiques sur l’ellipse insulaire « pour informer les riverains et touristes sur le patrimoine, la biodiversité et le risque inondation ».
Deux millions d’euros avaient été investis dans la précédente charte pour la création d’appontements, la réhabilitation d’une passerelle et la réfection de pontons.