Pour que les produits du marché, bio et locaux, soient accessibles même aux familles les plus modestes, la petite ville de Dieulefit (3 000 habitants, dans la Drôme provençale) a mis en place un marché expérimentant un principe de « sécurité sociale de l’alimentation ».
Camille Perrin, élue municipale en charge des questions alimentaires et cofondatrice de ce « marché du lavoir », explique à Reporterre le fonctionnement : « Nous proposons trois prix. Un « prix du maraîcher », qui permet au producteur de couvrir ses coûts et de se payer à un niveau décent, un « prix solidaire » à 125 % de ce prix et un « prix accessible » à 65 %. »
Lancé en septembre dernier, le petit marché rassemble en ce début d’année 2022 une cinquantaine de clients autour d’un maraîcher (très engagé dans la création du projet), un producteur de pommes et un boulanger.
« On touche de plus en plus le public que l’on souhaitait. Aujourd’hui, le marché est presque à l’équilibre, ce qui signifie que les prix solidaires compensent les prix accessibles », ajoute Camille Perrin. L’élue précise que « l’argent gagné au marché est mutualisé dans une caisse. Seule la partie qui correspond au « prix de revient » est reversée aux producteurs. […] Le reste sert à pérenniser les prix accessibles »
Cette initiative municipale est l’une des premières mises en pratique de “sécurité sociale de l’alimentation”. Mais pour le collectif du même nom qui tente de faire connaître ce modèle, cette “sécurité sociale de l’alimentation” devrait être nationale et globale.
Concrètement, une « carte vitale de l’alimentation » donnerait accès à un certain nombre de « produits conventionnés ». Le prix des aliments de base (pains, fruits, légumes) comme celui des produits transformés serait payé par la solidarité nationale, comme actuellement les médicaments.