Avec le Cerema, l’État met son expertise au service des collectivités locales
Pascal Berteaud, Directeur général du Cerema
Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) est dirigé depuis le 2 mai 2018 par Pascal Berteaud. L’organisme public est devenu un centre de ressources et d’expertises techniques et scientifiques en appui aux services de l’État et des collectivités locales.
Disposant d’un solide ancrage territorial, le Cerema mise sur sa capacité à relier les administrations centrales, les services déconcentrés de l’État, les collectivités territoriales et les acteurs qui contribuent à la mise en œuvre des politiques publiques dans les champs de l’aménagement et du développement durable. Nous avons voulu en savoir plus sur leur action. – ENTRETIEN.
Propos recueillis par Frédéric DURAND
— Pouvez-vous nous dire brièvement ce qu’est le Cerema ?
Pascal Berteaud : Le Cerema est né il y a 6 ans du regroupement de 11 services techniques de l’ancien ministère de l’Équipement, dont l’origine remonte jusqu’à 1955 pour certains. Il est ainsi porteur de plus de 50 ans d’histoire de l’aménagement et de l’ingénierie française. Notre Établissement public d’État (EPA) intervient avec le sens de l’intérêt général et la neutralité propre à un service public, doté d’un esprit de missions pour le compte du ministère de la Transition écologique et du ministère de la Cohésion des territoires. Il agit également auprès du ministère de la Mer, de l’Intérieur ou de l’Outre-mer. Il propose aussi son expertise aux collectivités territoriales et mobilise des entreprises et start-up sur ses grands domaines de compétences que sont : la mobilité et les infrastructures de transports ; l’environnement et les risques ; l’ingénierie territoriale et le bâtiment ; la mer et le littoral.
Il agit sur plusieurs axes : en émergence de projets ayant valeur de démonstrateurs innovants ; en mobilisant des compétences multi-thématiques dans le cadre de politiques publiques prioritaires et de programmes et projets européens et internationaux. Grâce à cette expertise et à notre capacité à capitaliser les bonnes pratiques, notre EPA agit à la fois en amont et en aval de la distribution des financements de la transition écologique, afin de cibler des solutions efficaces et pérennes, capitaliser des expérimentations financées et in fine adapter les règles de l’art.
— Comment accompagnez-vous la mise en œuvre de la transition écologique et climatique des collectivités territoriales ?
PB : L’urgence climatique et écologique impose de modifier profondément nos modes de vie d’ici 10 à 20 ans, selon les experts du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ; sous peine de conséquences catastrophiques et irréversibles pour l’humanité tout entière. La décarbonation de nos organisations, adoptée lors de la COP21 à Paris, voudrait que l’on reconsidère dès lors notre modèle d’organisation économique actuel, qui s’appuie sur une économie de flux et du juste à temps — grâce à une mobilité maintenue à bas prix — qui structure le tandem métropolisation/globalisation, qui domine le monde.