Alexandre Touzet, maire de Saint-Yon (Essonne) a été le représentant de l’Association des maires de France au Beauvau de la sécurité et préside le groupe de travail «Prévention de la délinquance et de la radicalisation» des départements de France.
— Les conclusions du « Beauvau de la sécurité » ne font allusion qu’au volet répressif de la délinquance, sans que l’aspect préventif soit abordé. N’est-ce pas une occasion manquée ?
Alexandre Touzet : Beaucoup d’aspects ont été abordés, mais celui qui concerne la stratégie ne ressort pas. Il y a le volet matériel qui concerne le milliard et demi d’euros investis pour la remise à niveau de la gendarmerie et de la police sans que l’on parle du lien avec la justice. Cela ressort davantage du « Livre blanc sur la délinquance » où il est question de mettre l’accent sur la prévention.
— Quel pourrait être le pouvoir des maires en la matière ?
AT : Les
maires ne revendiquent pas de pouvoirs supplémentaires à leur niveau.
Depuis le Léviathan, c’est du ressort du pouvoir régalien de l’État. En
revanche, ils ont un pouvoir sur les actions de prévention. On constate
que le problème se pose très tôt par une exploitation de mineurs de onze
ou douze ans enrôlés dans la surveillance pour jouer les guetteurs. Les
maires et les autorités départementales peuvent agir, ne serait-ce
qu’en soutien de la parentalité.
— Comment ces interventions se traduisent-elles concrètement ?
AT : Il
se mène beaucoup d’opérations dès le CM2 et dans les collèges. Elles
sont menées par la gendarmerie et concernent principalement les drogues
douces et sur leurs conséquences sur les corps et les cerveaux, avec
pour corollaire le décrochage scolaire.