Élodie Brun-Mandon, Conseillère municipale déléguée à la Prévention et à la lutte contre les addictions, à Montpellier.
La dizaine d’années passées par Élodie Brun-Mandon dans des associations de santé et trois ans au service d’un Caarud (Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues) ont convaincu Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, de lui confier la charge de la lutte contre la toxicomanie.
— La ville de Montpellier est citée en exemple des initiatives prises en matière de prévention de la toxicomanie. Comment cela se justifie-t-il ?
Élodie Brun-Mandon : Nous sommes en train de mettre en place une coordination territoriale des acteurs de la prévention, nombreux dans la ville, qu’il s’agisse des Caarud, du CHU de Montpellier et d’Addictions France qui va agir notamment sur l’alcool et le protoxyde d’azote, le gaz hilarant, très en vogue chez les jeunes. La vente aux mineurs en a été interdite par le maire, mais les dealers se sont adaptés en achetant des bonbonnes qu’ils détaillent en ballons.
La politique mise en place se traduit par des maraudes qui consistent à aller vers les consommateurs, en ciblant par exemple les jeunes en suivi social du quartier Gambetta qui, outre le cannabis, s’adonnent à la prégabaline (un antiépileptique, NDLR), ce qui nécessite une prise en charge différente. Enfin, cette coordination qui concerne l’action des associations inclut les gérants d’établissements de nuit.
— Il y a donc des approches différentes en fonction des publics et des drogues consommées ?
EBM : Nous passons à la vitesse supérieure en incluant la santé mentale, ce qui impose d’identifier très précisément les consommateurs et d’établir des bilans individuels. On sait par exemple que la schizophrénie est susceptible d’inciter à la consommation de drogues. Nous suivons donc aussi les pathologies psychiatriques.