Les territoires acteurs du futur
On constate une véritable « irruption » citoyenne individuelle et collective dans l’alimentation, acte essentiel de la vie quotidienne dont dépend la santé de chacun. Elle est devenue un champ d’affrontement pacifique entre les citoyens qui aspirent à une alimentation saine et suffisante et un système agroalimentaire et de distribution qui a normé le secteur et les comportements depuis « la Révolution verte » des années soixante.
L’accessibilité aux produits sains est un point majeur. Deux éléments lui font obstacle : leur rareté et leur cherté. En France, les cultures dites « bio » atteignent tout juste 8 % d’une production agricole nationale essentiellement portée sur le haut rendement afin de baisser son coût. Dans une économie de marché, « ce qui est rare étant cher », les prix élevés de ces denrées « bio » excluent, de facto, des pans entiers de la société. L’alimentation est devenue un marqueur dominant des inégalités sociales et culturelles.
Cette question longtemps limitée à une relation bilatérale entre les individus et le secteur marchand envahit l’espace public avec aux premiers rangs les élus territoriaux et plus particulièrement les maires. Bien que cela n’apparaisse clairement dans les responsabilités d’une municipalité au-delà du sujet important des cantines scolaires, ils sont de plus en plus nombreux à intégrer à leurs missions le « bien manger » de TOUS leurs concitoyens ainsi que des équilibres écologiques impactés par la production alimentaire.
Dès lors, l’influence du consommateur collectif se conjugue avec les aspirations individuelles pour exercer une pression de « la fourche à la fourchette » modifiant tous les paradigmes… Nous sommes allés à la rencontre d’expériences locales qui laissent entrevoir qu’« une révolution aux conséquences énormes est bel et bien en marche », dans le domaine de l’alimentation, comme le pointe José Graziano da Silva, ancien directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
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