Dans le récent quartier Zac Ovalie, l’Ehpad Françoise-Gauffier s’est vu décerner le prix Culture Territoria 2023, créé par l’Observatoire national de l’innovation publique. De quoi conforter le CCAS de Montpellier dans la voie choisie. Le jury de ce prix, qui récompense et valorise depuis 1986 les réalisations et les démarches innovantes des collectivités territoriales, a été convaincu du bien-fondé de la création d’un tiers lieu culturel et solidaire au sein de cet Ehpad, une première en France.
Depuis plusieurs années, le CCAS multiplie les initiatives culturelles dans les Ehpad. Des mini-concerts avec des petites formations de musiciens de l’orchestre national de Montpellier à l’incursion de troupes théâtrales parfois en jumelage avec des collèges. « Dans une volonté d’injecter des opérations de rencontres, de discussions, de la vie », explique Michel Calvo, adjoint au maire et président du CCAS. Un parti pris qui tend à effacer l’image de mouroir encore tenace dans l’opinion publique. « Quand on jumelle une classe de troisième ou de seconde avec un résident, les échanges sur leurs vies quotidiennes, leurs passions, inspirent à la troupe de théâtre un spectacle produit ensuite dans l’Ehpad et sur la scène d’une maison pour tous de la ville, permettant aux collégiens, à leurs familles et aux familles des résidents d’assister au spectacle », poursuit-il.
Expositions, stages, ateliers
Avec l’Ehpad Françoise-Gauffier, un cap a été franchi, passant de l’animation culturelle à l’organisation d’expositions. Créé en juin 2023, Pass’Âge des Arts a débuté ce cycle avec un célèbre artiste du courant Supports/Surfaces, André-Pierre Arnal, venu résider quelque temps dans l’Ehpad. « C’est lui qui a spontanément proposé d’organiser une exposition de ses œuvres dans la vaste et haute salle commune de l’établissement. Cela a lancé Pass’Âge des Arts ». Un lien a été noué avec un club de loisirs proche de l’Ehpad, une vingtaine d’enfants viennent le mercredi après-midi. Ils ont visité l’exposition et ont échangé avec l’artiste. Depuis l’ouverture, cinq photographes et sept peintres ont exposé. Certains viennent faire des stages de dix jours pour préparer leur exposition, ils discutent avec les résidents, encadrent parfois des ateliers. L’annonce de ces expositions se diffuse aussi dans le quartier, l’Ehpad devient alors un vrai lieu de vie.