SÉBASTIEN MARTIN
Président de la Communauté d’agglo du Grand Chalon
«Je propose un contrat d’action républicaine à l’échelle des bassins de vie»
Aujourd’hui, les Français ne sont pas satisfaits du fonctionnement global de l’action publique. Ils ne comprennent pas pourquoi c’est difficile d’avoir un médecin, d’avoir des transports qui leur permettent d’accéder à la ville quand ils habitent à la campagne, pourquoi il y a de l’insécurité autour du collège de leurs enfants. Et ils se tournent vers leurs élus locaux parce que ce sont ceux qu’ils connaissent, plutôt vers les élus communaux, dont certains sont également des élus communautaires. Et ils en attendent des réponses, alors que l’élu interpellé n’est pas forcément dans la collectivité compétente.
Car c’est compliqué le millefeuille territorial !
Pour changer cela, il faut selon moi se mettre d’accord sur un mode de fonctionnement à l’échelle de chaque bassin de vie. Plus personne ne vit enfermé dans sa commune. On habite dans l’une, on travaille dans une autre, on fait les courses dans une troisième, on a des enfants au collège ou au lycée dans une autre encore. Les élus locaux et l’État doivent s’engager ensemble à régler les problèmes à l’échelle du bassin. La collectivité qui est à cette échelle aujourd’hui, c’est l’intercommunalité.
Elle pourrait porter ce contrat que j’ai appelé un « contrat d’action républicaine ». Les Français n’ont que faire de savoir si c’est le département, la région, l’interco… qui a telle ou telle compétence. Et pour eux, il y a deux personnes qui existent, le maire et le président de la République. Sauf que ces deux-là ne peuvent pas tout gérer. Il faut arriver, à l’échelle de nos intercommunalités, à dégager un diagnostic, à cerner les grands enjeux du territoire. Et ensuite à ce que chacun de nos partenaires s’engage pour nous accompagner dans la réalisation d’un certain nombre d’engagements que l’on doit prendre devant la population.
Ce qui fait le propre de l’intercommunalité, c’est que l’on part d’un « projet de territoire ». On essaie d’analyser la situation et d’y répondre. Pour cela, nous passons des contrats avec la région, avec le département… En tant que président du Grand Chalon, j’ai autour de la table 51 maires de toutes tendances politiques et je dois les faire avancer tous ensemble.
C’est en construisant ce compromis autour du projet de territoire que l’on y parvient. Au plan national, le vrai sujet serait que l’on essaie de mettre autour de la table les patrons des groupes parlementaires prêts à travailler ensemble pour déterminer sur quel projet.
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