On connaît le mois sans tabac, le Dry January, la semaine sans écran, sur le territoire du Grand Besançon Métropole, il y a aussi le mois sans voiture. L’opération lancée en 2021 se déroule en juin, avec une année blanche en 2022, et connaît sa troisième édition cette année. « Nous souhaitions inciter les personnes à utiliser d’autres modes de déplacement que la voiture en leur proposant tout un panel de prestations pour leurs mobilités vers lesquelles tous ne se tournent pas forcément », explique Marie Zéhaf, vice-présidente de la communauté urbaine en charge des transports, des mobilités et du stationnement. L’opération 1 mois sans ma voiture ne consiste pas à interdire la circulation des véhicules sur les 68 communes du territoire, mais à proposer à une cinquantaine de personnes ou familles un pack mobilités leur donnant gratuitement accès à l’ensemble des modes de déplacements, notamment ceux du réseau de transports en commun Ginko opéré par Keolis.
L’objectif est de sensibiliser la population au fait que la voiture individuelle peut être remplacée par des modes de transports ou services alternatifs pour la plupart des trajets du quotidien. Il vise aussi à impulser un changement progressif des comportements afin de réduire l’usage de la voiture. Ainsi, les personnes participant à l’opération peuvent circuler durant tout le mois à bord des bus, trams, TER et cars, elles peuvent emprunter un vélo à assistance électrique de Ginko ou utiliser les vélos en libre-service VéloCité de JCDecaux. Elles ont également accès au service d’autopartage Citiz, au covoiturage, à un atelier de réparation de vélos, une prime de 400 euros pour l’achat d’un vélo électrique et, même, à une réduction de 10 % sur les frais de livraison des courses.
Des participants motivés et satisfaits
Une telle manne se mérite. Les participants sont retenus sur lettre de motivation et les demandes, qui sont nombreuses, ne peuvent toutes être retenues. Chaque participant s’engage par contrat à ne pas utiliser sa voiture, sauf en cas de force majeure. Tout au long de l’expérience, chacun bénéficie d’un suivi réalisé par les ambassadeurs de Keolis et, durant la période, des animations et rencontres leur sont proposées. Enfin, le mois se termine par un événement convivial réunissant les participants avec la remise d’un diplôme. « Il est difficile de mesurer l’impact réel sur les comportements », souligne Marie Zéhaf. Mais cette initiative va de pair avec le déploiement du plan mobilité du Grand Besançon privilégiant l’intermodalité, sans oublier les piétons.
Selon Carol Ambrosini, directeur marketing et mobilités de Keolis Besançon, 90 % des participants sont satisfaits de l’offre et 75 % pensent que l’expérience va les conduire à modifier leurs habitudes de déplacements. Bien sûr, c’est du déclaratif, mais un suivi est réalisé 6 mois puis 1 an après l’expérience. « Certains ont vendu leur 2e voiture pour acheter un vélo à assistance électrique ou se sont simplement rendu compte qu’un bus passait à deux pas de chez eux leur permettant de rejoindre leur lieu de travail sans se poser la question du stationnement. »