Un million de déchets sauvages sont jetés chaque année le long des routes, des cours d’eau, des forêts, sur les plages, au cœur des villes. Face à ce fléau qui n’épargne aucun territoire, la commune de Saint-Tropez (Var) s’est dotée en juillet 2023 de trois caméras de vidéosurveillance intelligentes pour traquer les fauteurs de troubles.
Le principe ? Des algorithmes intelligents, développés par l’entreprise parisienne Vizzia, qui comparent deux images espacées dans le temps et repèrent, grâce aux mouvements, les dépôts illégaux. « Le logiciel analyse les images et, tous les jours, nous recevons, dans le respect des règles RGPD, les images des dépôts illégaux, avec l’heure, la plaque d’immatriculation, etc., explique Thomas Ronsin, responsable de la police de l’environnement de Saint-Tropez. Concrètement, nous n’avons plus besoin de faire le tri parmi les milliers d’images. C’est un gain de temps considérable. »
Autre atout, ce logiciel ne commet quasiment jamais d’erreur : « Il est plus que rarissime qu’il se trompe et signale un faux dépôt sauvage. Les images sont d’excellente qualité, de jour comme de nuit », poursuit le policier municipal. Nomades, les caméras peuvent par ailleurs aisément être déplacées au gré des dépôts de déchets constatés.
100 à 150 déchets identifiés par mois
Installées l’été dernier sur cette commune touristique de la Côte d’Azur, ces caméras dernier cri ont déjà fait leurs preuves. Grâce à elles, la police de l’environnement de Saint-Tropez identifie chaque mois en haute saison quelque 100 à 150 dépôts illégaux : sacs d’ordures, gravats de chantier, matériaux polluants, etc.
Leurs auteurs peuvent se voir infliger une amende administrative qui, selon l’ampleur de l’infraction, peut aller jusqu’à 15 000 euros, conformément à la loi antigaspillage et économie circulaire (Agec) du 10 février 2020. À Saint-Tropez, toutefois, la municipalité, conduite par Sylvie Siri, préfère pour l’heure privilégier la sensibilisation.
Concrètement, une fois l’infraction détectée, la police de l’environnement envoie à l’auteur du dépôt sauvage un rapport de constat. Ce dernier dispose alors de dix jours pour entrer en contact avec la police de l’environnement. « L’auteur peut durant cette période nous présenter ses observations, précise Thomas Ronsin. Si, par exemple, une personne, qui a déposé tous ses déchets dans les bennes à ordures dédiées, nous explique avoir abandonné un sac sur le parking parce que la benne était pleine, nous allons être indulgents. Nous lui rappellerons simplement les règles à appliquer. » Ceux qui ne daignent pas répondre sont par contre systématiquement sanctionnés.