En plus de penser la ville pour les adultes, la capitale du Grand Est veut accorder plus de place aux enfants. Le 25 septembre, le conseil municipal de Strasbourg, à majorité écologiste, a adopté à l’unanimité une charte « Ville à hauteur d’enfant » qui vise « à penser et à adapter l’univers urbain aux besoins des enfants dès le plus jeune âge ». Ce texte s’inscrit dans le Projet éducatif global pour l’enfance (PEGE) de la commune alsacienne dirigée par Jeanne Barseghian (Les Écologistes). Le dispositif de Strasbourg est inspiré des travaux du psychologue italien Francesco Tonucci, qui a publié La ville des enfants. Une nouvelle façon de penser la ville en 1996 et a initié un réseau international réunissant aujourd’hui plus de 300 communes. Cette philosophie a pour objectif de « promouvoir une politique de la présence des enfants dans l’espace public plutôt qu’un urbanisme défensif dont la recherche de sécurité est le moteur », selon la charte votée par Strasbourg.
S’approprier l’espace public
Premièrement, cette charte a pour objectif de « renforcer » et d’« encourager la participation des enfants aux projets et décisions » tout en leur permettant d’« explorer » et de « s’approprier l’espace public et de promouvoir le développement de leur autonomie ». Deuxièmement, elle vise à accroître les « possibilités d’accès aux activités de loisirs, à l’offre culturelle et aux sports », mais aussi à « décloisonner les espaces, les usages » et à « (re)donner envie d’être dehors ». Troisièmement, Strasbourg y a inscrit sa volonté d’« aménager les bâtiments, la voirie et les espaces urbains » et de « faciliter les déplacements, promouvoir les mobilités actives et l’exploration des espaces de vie » pour les enfants.
Nurseries partout en ville
Plus concrètement, la ville a dégagé une série d’actions « à poursuivre ou renforcer » telles que les tarifs préférentiels, la programmation de spectacles pour les plus jeunes ou encore l’aménagement d’espaces ludiques. Mais Strasbourg a aussi planché sur des actions « à initier ou engager », parmi lesquelles la mise en place d’espaces « nurserie » dans la ville, l’élaboration d’un maillage permettant de trouver une aire de jeux à moins de 300 mètres de chez soi et une nouvelle réflexion globale sur « la place des piétons en régulant l’usage de la voiture et des cycles ». Quelques années auparavant, l’Unicef reconnaissait Strasbourg comme « ville amie des enfants » au cours du mandat socialiste de Roland Ries. Le progrès continue.