INNOVATION

En campagne contre les violences faites aux femmes

La communauté de communes d’Ambert Livradois Forez dans le Puy-de-Dôme développe depuis huit ans un réseau pluridisciplinaire pour venir en aide aux femmes victimes de violences. En parallèle, elle mène des actions de prévention et d’éducation auprès des jeunes.
La rédaction
Dominique LATIER
Publié le 7 mars 2024

Protéger jusque dans le plus petit village. C’est l’une des missions du Réseau de protection des femmes (Reprof) victimes de violences créé en 2016 sur la communauté de communes Ambert Livradois Forez. Un dispositif impulsé par Claire Cohadon, la déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité du Puy-de-Dôme. Sur ce territoire, 27 500 habitants pour 58 communes, la faible densité et l’isolement de certaines habitations rendent la communication, de même que l’intervention des autorités publiques, plus difficiles qu’ailleurs. « Les équipes de la médiation santé et de la Maison des solidarités recevaient des femmes sans savoir que faire. Cela a incité la déléguée à organiser une réunion en y conviant les élus et tous les acteurs susceptibles d’intervenir sur ce dossier », se remémore Valérie Prunier, vice-présidente de la communauté et présidente du centre intercommunal d’action sociale qui anime le réseau.

Un réseau efficace

Émilie Faye, la directrice du service solidarité de la collectivité, note aussi l’implication sans faille depuis la première heure des partenaires sollicités : professionnels de santé, assistantes sociales, travailleurs sociaux, conseil départemental, centre hospitalier, centres médicopsychologiques, missions locales, planning familial, gendarmerie, conseils juridiques, préfecture, associations… « Nous ne disposons pas du panel de structures accompagnantes d’une grande agglomération, mais ce qui fait notre force est que nous sommes soudés, et le travail en réseau permet une grande réactivité, d’autant que nous bénéficions depuis le début du soutien des élus. » Parmi eux, certains sont référents sur leur commune et les premières années, ils étaient même d’astreinte les week-ends et jours fériés. Le réseau dispose d’un logement d’urgence exclusivement dédié aux femmes victimes de violence. La CIAS en gère d’autres pour d’autres situations, mais en cas de vacance de l’un d’entre eux et de nécessité, il peut aussi héberger une femme victime.

Travailler sur les comportements

Aujourd’hui, la prise en charge et l’accompagnement des femmes se doublent d’une politique de sensibilisation et de prévention de plus en plus active et ciblant un large public. Par exemple, un escape game a été conçu par le Reprof pour les lycéennes, les lycéens et les jeunes de la mission locale. « On s’est rendu compte que beaucoup de gestes ou de comportements n’étaient pas considérés comme très graves », remarque-t-elle, preuve d’un nécessaire travail d’éducation. Le jeu essaime, il est désormais utilisé dans diverses structures du département. Et lors du World Festival, événement musical qui se déroulera en juillet à Ambert, le CIAS prévoit d’ores et déjà diverses interventions sur un mode ludique et convivial pour toucher le plus grand nombre.

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