AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER
Par Isabelle FRIEDMANN
Ce qui ne se voit pas… existe ! Même si nous avons plutôt les yeux rivés sur l’organisation des espaces en surface et le regard attiré par la verticalité de buildings toujours plus hauts, les sous-sols urbains constituent un univers dense, qui regroupe des fonctions urbaines vitales. Y circulent les voyageurs des transports en commun, les réseaux en tous genres et cette eau, si précieuse au quotidien. Des entrelacs de tunnels, d’émissaires, de rivières, de cavités et de canaux enfouis se cachent ainsi sous nos pieds. Et se révèlent parfois à la faveur d’un incident. « Depuis le Moyen Âge jusqu’au début de l’époque moderne, on a extrait de la craie pour bâtir les villes du Nord et du Pas-de-Calais, raconte Francis Meilliez, géologue et professeur émérite à l’université de Lille. Les centres-villes anciens ont rarement été creusés, mais les faubourgs l’ont été et, quand par la suite, ils ont été colonisés, les constructions se sont faites sur des cavités souterraines. Mais personne n’avait de plan, on ne le savait pas et quand les premiers effondrements ont eu lieu, ça a été la surprise totale. » Face aux quelque 500 000 cavités (hors mines) présentes sur le sol français, l’État a confié au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) le soin de recenser, localiser et décrire ces cavités (voir encadré).