AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER
Politique de la ville : 40 ans d’expérimentations (ci-dessous)
Gilles Leproust : « En tant que maire, en banlieue, on a souvent l’impression d’être un Casque bleu… »
Renaud Epstein : « L’Anru n’avait pas pour objectif d’empêcher les émeutes»
Au commencement, un contexte social sensible. Les années 1980. L’irruption de la question des banlieues dans l’agenda médiatique, les premières émeutes urbaines, la Marche des beurs, la création de SOS Racisme. En réaction aux nouvelles problématiques rencontrées dans ces quartiers en voie de paupérisation, la mission Banlieues 89 est lancée en 1983. Animée par deux architectes urbanistes, Roland Castro et Michel Cantal-Dupart, elle a pour ambition de repenser et d’améliorer l’urbanisme de la banlieue en France. Pour la première fois, cette dernière est reconnue dans l’espace politique, les zones périphériques des villes deviennent un sujet. C’est dans ce contexte inédit — qui préfigure des décennies de relations tumultueuses entre l’État et les banlieues — qu’est fondée, la même année, l’association Ville & Banlieue à Rezé, en Loire-Atlantique. « L’association est née d’une volonté d’élus de province qui avaient des quartiers populaires, qu’on n’appelait pas encore quartiers prioritaires, de se fédérer pour favoriser le développement des quartiers les plus fragiles du territoire et valoriser l’image des villes de banlieue », explique Gilles Leproust, président de l’association depuis juin 2022 et maire d’Allonnes (Sarthe).