Pour prévenir les rejets en mer, l’agglo a posé des filets qui interceptent les déchets charriés par les collecteurs d’eau pluviale. Même les mégots sont arrêtés. Ne pas laisser les déchets partir à la mer. C’est le principe du filet antidéchets installé par la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins (06) en juillet 2022 à la sortie d’un collecteur d’eau pluviale se jetant dans le port de plaisance de Port Canto.
Ce dispositif, conçu sur mesure pour s’adapter aux dimensions de l’exutoire, est équipé de mailles de 30 × 30 mm capables de retenir des déchets de la taille d’un mégot de cigarette. De nombreux vallons — des ruisseaux — se déversent le long du littoral, nombre d’entre eux étant en partie alimentés par les collecteurs d’eau pluviale charriant les déchets abandonnés à même le sol. Après des opérations de sensibilisation du public et une campagne de communication avec des visuels chocs (« Ici commence la mer »), l’agglomération qui avait hérité de la compétence est passée à la vitesse supérieure. Mandelieu, membre de l’agglo, avait déjà installé des filets conçus par l’entreprise locale Pollustock (prix de l’innovation territoriale 2022 au salon des Maires de France). La solution a été reprise en 2020 pour les deux autres communes littorales, Cannes et Théoulesur-Mer, avec la pose de deux filets à titre expérimental.
Retours d’expérience
« Cette expérimentation a permis de travailler sur la gestion des filets, la caractérisation des déchets et leur traitement, sur le rythme de relèvement des filets ou encore sur la gestion de crise en cas de crue », explique Laure Estimbre, directrice adjointe des services techniques de l’agglo, en charge du cycle de l’eau. Les retours d’expérience permettent aussi d’améliorer les dispositifs avec le prestataire. Les voies à fortes activités humaines étant les plus pourvoyeuses en déchets, leurs réseaux sont traités en priorité. L’agglo va poursuivre les installations, avec par exemple la pose de nasses au niveau des avaloirs. Aux 30 filets déjà en place à Mandelieu et aux cinq installés à Cannes et Théoule-sur-Mer, vont s’en ajouter d’autres à court terme. Quant à l’impact du dispositif, s’il est « difficilement quantifiable » selon Laure Estimbre, il semble avéré : « les associations de pêche et de plongée, les lanceurs d’alerte avec qui nous travaillons de longue date, témoignent de l’amélioration de la qualité de l’eau de mer ».