Dans le Val-d’Oise, la Communauté d’Agglomération Plaine Vallée a lancé un programme de relogement pour 120 familles issues de la communauté des gens du voyage. Depuis novembre 2022, 20 logements sont occupés, dans un lotissement où maisons et caravanes se côtoient.
« À l’époque, il y avait une obligation de créer des logements en faveur des gens issus des communautés des gens du voyage, au prorata de votre nombre d’habitants, vous aviez un nombre de places à créer par ville » explique Julien Bachard, maire de Saint-Gratien et vice-président délégué au Développement durable et à l’Aménagement de la Butte-Pinson. Le projet est alors lancé en 2004-2005, « il y avait déjà des familles qui habitaient sur site depuis très longtemps, voire des siècles. Plutôt que de faire chacun dans son coin un petit projet, l’idée a été de faire un grand projet à l’échelle de l’agglomération pour créer de l’habitat adapté. Cela veut dire que c’est un lieu hybride entre un logement social classique et la vie en caravane. Vous avez un logement en dur, des maisons, mais vous avez un espace juste à côté qui vous permet de conserver et d’installer une caravane. Donc l’objectif, c’est tendre vers un mode de vie qui se rapproche un peu plus des sédentaires », évoque l’élu.
Sur place, on trouve des maisons T2, T3 et T4 dont les loyers s’adaptent aux revenus des familles et peuvent varier de 100 € à 400 € par mois. Le projet, financé en grande partie par l’agglomération et également grâce à son partenaire, l’OPAC de l’Oise, est rendu possible grâce au BEA, un bail emphytéotique administratif. Un projet qui se développe sur le long terme avec un budget dépensé de 18 millions d’euros.
« La particularité de ce projet, c’est que c’est le plus gros qui ait jamais été développé dans ce pays. C’est 120 ménages, sur trois sites, les « Rouillons » et le « Champ à Loup » à Groslay, et le « Pintar » à Montmagny », explique le maire de Saint-Gratien, car l’agglomération a construit trois lotissements. Les installations se font petit à petit et elles se poursuivront encore sur un an et demi.
« Une fois que vous avez la chance d’avoir une douche chaude en hiver, je pense qu’ils ne vont plus être très nombreux à la prendre dans la caravane. Mais par contre, je pense que certains vont continuer à dormir dans la caravane, même s’ils ont une maison, pas les enfants, mais les parents, car cela fait partie de leur culture, confie Julien Bachard. Ce projet-là, il a un sens, il permet de favoriser la sédentarisation tout en respectant les coutumes des gens du voyage ». C’est ainsi qu’en novembre 2022, 20 familles ont ainsi emménagé dans le lotissement des « Rouillons ». D’ici 2025, 93 logements auront pris place pour 120 familles.
Mission d’accompagnement social
Outre les nouveaux logements, c’est également un nouveau cadre de vie qui s’offre aux habitants. De nouvelles expériences sont organisées pour les plus jeunes tels que des jeux et des sorties sur le temps d’activité périscolaire. Cela permet de créer du lien avec des jeunes extérieurs et de côtoyer des personnes hors voyageurs. « L’idée, c’était de proposer des activités avec tous les enfants, pour créer du lien et pour essayer d’estomper les relations compliquées. On organise des opérations avec des associations. », conclut le maire de Saint-Gratien.
Alice Mascher