J’ai été élu maire en 2017, et j’y vois un lien symbolique avec l’élection d’Emmanuel Macron. J’ai pris la relève d’un élu de terrain identifié localement comme ayant une capacité de résistance face aux politiques libérales annoncées : Hubert Wulfranc, qui a été élu député par notre circonscription populaire en réaction à l’élection présidentielle. J’y vois aussi un parallèle avec le parcours d’un président qui n’a jamais été élu localement auparavant.
Pendant son premier quinquennat, il a manifesté un désintérêt quotidien pour les élus de proximité. D’abord inspecteur des finances, banquier d’affaires, conseiller à l’Élysée et ministre de l’Économie, il a une approche financière de la politique. De ce fait, il a tendance à considérer les élus locaux comme des contre-pouvoirs à ses politiques libérales. Il y a donc une méfiance, voire une défiance vis-à-vis des maires. Le président a découvert notre existence avec la crise des Gilets jaunes, mais en nous prenant pour des courroies de transmission. Il a allumé le feu de l’austérité et nous a demandé de jouer les pompiers sans eau en quantité suffisante pour éteindre l’incendie écologique, démocratique et social. On entend parler de refondation des relations sociales, mais en parler ne suffit pas. Nous vivons sur une poudrière sociale. L’inflation exacerbe le sentiment d’injustice et l’aspiration au partage des richesses. L’exécutif craint des blocages, mais il se trompe s’il pense pouvoir aider les entreprises sans répondre sur les salaires, le pouvoir d’achat, les allocations. Nos concitoyens attendent du concret pour ne plus avoir à choisir au quotidien entre le frigo et la santé, le réservoir ou le logement. En tant que maire, j’attends des mesures fortes !