— Maire d’une commune de Seine-Saint-Denis, Clichy-sous-Bois, et familier des politiques urbaines ; aujourd’hui ministre, quelle est votre priorité ?
Olivier Klein : C’est le rétablissement de la confiance. En matière de logement comme de politique de la ville, rien n’est possible sans la confiance. Je veux qu’on arrive à la restaurer. On ne peut pas, élection après élection, être spectateur de ces taux d’abstention, de ce désamour démocratique grandissant, sans en tirer des leçons. Mais la confiance, ça ne se décrète pas. On va devoir obtenir des résultats, donner des preuves de notre capacité à proposer de véritables parcours résidentiels, à bâtir la ville durable que les Français attendent, à répondre aux grandes urgences de nos quartiers populaires, à réinstaller la promesse éducative, à offrir aux habitants de nos quartiers le droit au beau… Car une fois que la confiance est de retour, tout devient possible.
— En juin dernier, au titre de président de l’ANRU, vous avez cosigné un rapport de l’institut Montaigne, « L’avenir se joue dans les quartiers populaires », préconisant de replacer les habitants au cœur de la politique des quartiers. Comment donner force à cette démarche ?
O.K : Mon obsession, c’est que la République reconnaisse les habitants des quartiers populaires comme des concitoyens à part entière. Et c’est un enjeu considérable pour ces femmes, ces hommes, ces jeunes, ces seniors qui se sentent si souvent pointés du doigt. On ne fera pas la ville de demain sans les habitants d’aujourd’hui. Je veux que la participation citoyenne soit au cœur de notre projet pour les quartiers populaires. Les habitants seront associés à toutes les étapes de la
refonte des contrats de ville, aussi bien au niveau national qu’au niveau local. On veut favoriser et soutenir les initiatives de terrain pour mobiliser les citoyens, en particulier les jeunes et les plus précaires. Il faut que leur parole se traduise concrètement dans l’ambition des contrats de ville. Nous comptons soutenir et
accompagner les acteurs locaux en leur proposant une ingénierie adaptée aux enjeux de leur territoire.