La ville de Montpellier a modifié son Plan local d’urbanisme (PLU). Trente-trois modifications qui couvrent six quartiers montpelliérains. Parmi eux, le quartier de
la Mosson, pensé dans l’urgence de l’après-guerre, avec l’explosion démographique liée aux rapatriés d’Algérie, et éloigné du centre-ville. Dominé par de grands ensembles du début des années 1960, il est aujourd’hui un îlot de pauvreté. Des années d’actions des collectivités ne sont pas parvenues à en briser l’enclavement. Le premier chantier d’envergure portera sur la tour d’Assas (son désamiantage en 2023 puis sa destruction courant 2024), située à l’entrée Est du quartier. L’enjeu urbain est de réduire les échelles, de fragmenter la zone en plusieurs petits secteurs qui seront reliés entre eux, avec une forte présence de la nature, et ainsi favoriser la liaison du quartier aux dynamiques métropolitaines. Construite en 1969, la tour d’Assas comprend 175 logements. Pour la ville, il s’agit maintenant de travailler au relogement et de donner à un environnement déprécié, l’élan du renouveau. Le maire, Michaël Delafosse, veut que ce projet autour de la Mosson « soit visible », il déclare y consacrer « un budget inédit ».
En concertation
« Rendre les habitants et les acteurs du quartier partie prenante de la transformation du quartier est un objectif majeur, en lien étroit avec la nouvelle
stratégie de renouveau démocratique portée par la ville de Montpellier »,
affirmait le maire, lors de la réunion publique organisée le 26 mars, pour
présenter le projet de renouvellement urbain. L’événement avait lieu dans la Maison du Projet Mosson, inaugurée le jour même. Installée au cœur du quartier, elle devient le lieu d’information, d’échange et de concertation. Elle est aussi un lieu de travail, de rendez-vous et de rencontres pour tous les interlocuteurs du projet : habitants, personnes concernées par les démolitions, associations, communautés éducatives, bailleurs sociaux, entreprises, commerçants, professionnels de l’insertion et de l’emploi, conseils syndicaux, propriétaires, syndics, etc. « L’idée, c’est de transformer au niveau urbain, mais aussi et surtout
d’accompagner au niveau humain », explique Emmanuel Guillermo, directeur de la mission Mosson Cévennes, recruté pour un contrat à durée déterminée pour la réalisation du projet (conformément à la Loi de transformation de la fonction
publique du 6 août 2019). « Après avoir informé les acteurs, l’idée c’est de concerter et d’accompagner au changement pour que les habitants soient partie
prenante de ce projet. »