Au mois de janvier, la communauté d’agglomération Saumur Val de Loire en Maine-et-Loire a été retenue parmi les soixante collectivités habilitées à participer à la seconde vague de l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée ». La première avait été lancée en 2016 avec dix communes. Le dispositif s’adresse aux quartiers prioritaires de la politique de la ville. Pour l’agglomération, deux secteurs sont identifiés dans la ville centre (le Chemin vert et les Hauts Quartiers), le troisième englobant la totalité du territoire de Montreuil-Bellay. « Interpellée par les associations Emmaüs et ATD Quart monde, l’agglo a voté à l’unanimité une délibération en 2018, et constitué une association de préfiguration en 2019 », explique Philippe Pager, premier adjoint de Montreuil-Bellay chargé notamment des finances et des marchés publics. Dans un premier temps, il a fallu réunir tous les acteurs du territoire concernés par l’emploi, et dégager un consensus autour du projet. Ce travail a duré deux ans avant que le dossier ne puisse être présenté au Fonds d’expérimentation qui valide
les dossiers de candidature. Par la suite, un Comité local pour l’emploi (CLE) a été créé. Son rôle est d’identifier les personnes pouvant bénéficier du dispositif et de valider les activités proposées. « Il ne faut ni que ces dernières entrent en concurrence avec l’existant, ni qu’elles empêchent une création d’emploi », précise l’élu.
Activités utiles, mais non rentables
L’embauche des personnes est à la charge d’ASURE, entreprise à but d’emploi (EBE) créée sous forme associative. Quelques mois après sa constitution, elle en a embauché vingt-sept personnes payées au SMIC. Les activités proposées répondent à des besoins non couverts par l’économie de marché sur le territoire, parce que non rentables, même si elles sont utiles. L’élu évoque le désherbage des cimetières, trop chronophage pour un prestataire privé, la cueillette de graines d’essences endémiques pour la plantation de haies potagères, la fabrication et la vente de repas à 3 euros pour les étudiants (le territoire étant dépourvu de CROUS) ou encore, la création d’une épicerie solidaire au profit des familles en difficulté.
« Nous sommes encore loin du territoire zéro chômeur », concède Philippe Pager qui, avec le CLE, s’apprête à adresser un courrier à 600 chômeurs
longue durée pour faire connaître le dispositif. La variété des profils des candidats à l’embauche peut aussi susciter la création d’activités nouvelles. « C’est vraiment un projet de territoire. La mobilisation de tous est la clé de la réussite de l’expérimentation », conclut le premier adjoint de Montreuil-Bellay.