— Quelles sont les premières actions à mettre en place, en tant que collectivité, pour réduire ses factures d’énergie ?
Frank Sentier : Certains petits travaux peuvent être mis en place très vite et avoir un impact immédiat. Comme installer des robinets thermostatiques [aux radiateurs, pour qu’ils ne chauffent que lorsque la pièce est plus froide qu’un certain seuil, NDLR] et programmables pour moins consommer la nuit et pendant les vacances. Parfois, les collectivités ont l’appareil nécessaire, mais il est mal réglé. Avec l’extinction de l’éclairage public une partie de la nuit, on atteint parfois 40 % d’électricité sur ce volet.
Maryse Combres : Ce n’est pas forcément une suppression qu’on subit, mais une réflexion à mener en concertation : a-t-on besoin d’éclairer toute la nuit ? Dans quel but ? Serait-il possible d’éteindre un lampadaire sur deux, selon les rues ou les quartiers ?
FS : Dans les communes plus importantes, on peut mener une réflexion de stratégie patrimoniale, c’est-à-dire observer si on a la possibilité de regrouper des services de plusieurs bâtiments dans un seul, pour réduire la surface à chauffer, et parfois revendre le bien immobilier.
— Qu’est-ce qui freine généralement les collectivités dans la mise en place de ces actions ? Leur coût ?
MC : Le principal frein est le manque d’expertise. Il faut étudier les opportunités, comparer les matériaux ou les appareils… C’est technique. Elles n’ont pas le temps et les connaissances en interne. D’où l’intérêt d’adhérer à une Alec qui propose ces services d’accompagnement, ou d’engager directement un conseiller en énergie partagé, dont le salaire est mutualisé entre plusieurs collectivités. Ces conseillers savent aussi où aller chercher les bons financements.
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