— En quoi l’expérience « Chouette Cantine » de Dijon consiste-t-elle ?
Sophie Nicklaus : Nous avons collaboré avec la métropole de Dijon pour accompagner leur projet de transition alimentaire territoriale baptisé ProDij, vers une alimentation plus végétalisée. Et cela avant la loi EGalim. L'idée était surtout de reterritorialiser.
Notre point de vue en tant que chercheurs était de porter l’attention aux modes de production et particulièrement de la viande, fortement émettrice de gaz à effet de serre. D’où la nécessité d'aller vers une alimentation un peu plus végétalisée et moins carnée. Nous nous sommes retrouvés autour de l'accompagnement de la transition pour les menus végétariens.
L'expérience Chouette Cantine était un programme d'éducation alimentaire visant à accompagner les enfants lors de la transition vers les menus végétariens. Avec l'idée d'embarquer tous les personnels impliqués par cette transition, donc notamment le personnel de la cuisine centrale et des sites satellites qui préparent les repas, qui servent aux enfants, ainsi que les personnels du système périscolaire.
Enfin le dispositif périscolaire qui accompagne les enfants au moment du repas et donc logiquement les premiers interlocuteurs de l’enfant quant à ce qu'il mange et va manger. Le projet a été construit avec les chercheurs et des personnes de ces différents services de la municipalité pour définir les objectifs et conduire une évaluation.
On a mis en place un petit programme d'éducation alimentaire qui visait à aider les enfants à découvrir des aliments qui pouvaient être nouveaux pour eux, donc prendre en compte la néophobie, c'est-à-dire la peur des aliments nouveaux. L'idée c'est d'accompagner pour réduire une phobie.
On a travaillé sur deux aliments cibles, les haricots rouges et le chou. On a conduit tout notre programme d'éducation alimentaire en passant notamment par la formation du personnel à tous ces enjeux.
— Quelles conclusions peut-on en tirer ?
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