Curiosité, craintes mais surtout questionnements. Telles sont les réactions que suscite l’arrivée de l'intelligence artificielle dans les territoires.
Pour accompagner les acteurs publics dans ces innovations, L’Inspiration politique, en partenariat avec trois associations de directeurs et collaborateurs de cabinet (Dircab, Dextera et Coopcab), a réuni des intervenants venus d'horizons différents mais tous impliqués dans cette nouvelle technologie pour un colloque de trois heures tenu au Sénat.
Objectif: proposer des éclairages sur les questions éthiques et politiques, mais aussi les problématiques juridiques et pratiques posées par l’IA.
« Cela nous a fait beaucoup réfléchir collectivement : ne serions-nous pas en train de nous abêtir à vouloir tout donner à des ordinateurs et à des tiers qui eux sont en train de s'approprier notre intelligence…? »
Christine Lavarde
Sénatrice des Hauts-de-Seine, présidente de la délégation sénatoriale à la prospective
Après une introduction des trois représentants d’associations partenaires, le débat est entré dans le vif du sujet. Quelle éthique pour l’IA, comment aborder la philosophie de ces nouvelles technologies ? Pour Christine Lavarde, sénatrice des Hauts-de-Seine, « l’enjeu est de démystifier cet outil ».
À la tête de la délégation à la prospective du Sénat, elle pilote plusieurs études sur le sujet, dont deux rendues publiques récemment. L’une concerne l’IA et l’administration de Bercy, l’autre l’usage de l’IA dans les ministères sociaux. De prochains rapports viendront étoffer ces travaux, dont l’un porte sur l’IA et la santé. Sur ce sujet, le partage des données est particulièrement sensible. « En France, la recherche avance, mais quand il s’agit de nourrir des modèles, cela bloque. L’agrégation des données des établissements de santé est soumise, en France, à une réglementation plus complexe que dans d’autres pays », note la sénatrice.
« La machine ne peut pas agir seule. Elle n’est pas autonome, l’humain lui fixe un objectif au départ et reste responsable de la décision finale. Il faut aussi conserver la...