Permettre aux maraîchers locaux d’accéder à une juste rémunération et à des personnes précaires de bénéficier de leurs produits ». Telle est l’ambition portée par Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde, et Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. Le 19 mars dernier, les deux élus ont inauguré le lancement d’une Sécurité sociale de l’alimentation en Gironde. Ce dispositif expérimental doit durer une année et sera porté juridiquement par l’association Acclimat’action, collectif constitué d’acteurs de l’éducation populaire, de l’économie sociale et solidaire et de la recherche.
Alors que 12 % de la population du département est en situation de précarité alimentaire et que le revenu moyen des agriculteurs locaux s’élève à 600 euros par mois, le projet vise, selon ses fondateurs, à reprendre le « pouvoir » sur une alimentation choisie et créer un « échappement de marché » en faveur des agriculteurs.
Familles rurales et urbaines
Concrètement, 193 foyers, soit 400 personnes issues de tous milieux sociaux, seront tirés au sort afin de constituer quatre caisses alimentaires. Les participants « cotiseront selon leurs moyens et se répartiront de manière égale une allocation financière dédiée à l’alimentation. Cette allocation sera versée sous la forme d’une monnaie alimentaire créée pour l’expérience et utilisable au sein de lieux de vente conventionnés. Rurales et urbaines, les familles seront issues des territoires divers, dont Bègles, Bordeaux (secteurs de Bordeaux-Nord et La Benauge), le Pays Foyen, et le Sud-Gironde.
Côté financement, les cotisations des participants et de l’autofinancement de l’association Acclimat’action sont au cœur de l’équilibre budgétaire. L’intervention de nombreux acteurs publics locaux est aussi nécessaire à commencer par le département de la Gironde, premier contributeur de la démarche, les communes partenaires, la métropole de Bordeaux, le Conseil Régional, l’ADEME et la Fondation Carasso.