Se hisser dans une couchette, allumer la liseuse et s’endormir bercé par le rythme régulier du wagon sur les rails… avant de se réveiller au petit matin au bout du quai de la gare d’Austerlitz. La France redécouvre les joies du transport nocturne. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 700 000 voyageurs en 2022 contre 350 000 voyageurs en 2019. Cette nouvelle attractivité est d’autant plus appréciable qu’elle intervient après une décennie de déclin. Entre 2015 et 2017, la mort du train de nuit semblait en effet actée par la direction de la SNCF. Son PDG, Guillaume Pépy, le décrivait comme « la nostalgie d'un passé révolu ».
EN 2018, LE NOMBRE DE KILOMÈTRES DE VOIES EST TOMBÉ À 29 000 KM AVEC UN DÉSINVESTISSEMENT CROISSANT DE L’ÉTAT, NOTAMMENT SUR LE RÉSEAU SECONDAIRE
La mobilisation d’usagers qui ne baissent pas les bras, le volontarisme politique de collectivités bien décidées à préserver ce train de proximité, le bénéfice environnemental de ce transport doux ont finalement conduit le Président Emmanuel Macron à le réhabiliter dès son premier mandat en 2018. La SNCF acquiesce. Le Paris-Nice a été relancé le premier en 2021, d’autres destinations ont suivi Toulouse, Nice, Briançon, Albi, Argelès-sur-Mer, Ax-les-Thermes, Cannes et Lourdes. Assiste-t-on à un nouvel âge d’or du train de nuit ?
AU SERVICE DES TERRITOIRES
Dès sa création, vers 1850, le train de nuit suscite l’engouement. Les grandes compagnies financières, voyant le marché juteux, s’impliquent fortement dans la...