— Vous avez présenté vos principales propositions lors d’un appel en 2020. Quels en sont les résultats ?
Alain Garnier : Notre mouvement est né de la rencontre de celles et ceux soucieux que les données personnelles soient conservées par des opérateurs souverains sur lesquels on a un contrôle, et de celles et ceux qui sont attachés au développement d’une filière économique française et européenne. Nous avons été écoutés au sens où la souveraineté numérique est devenue un élément du débat public. Mais à part ça, le résultat est mitigé. Quatre ans après, nous sommes encore dans une situation intermédiaire par rapport au Health data hub. Récemment encore, la CNIL a validé qu’une partie des données de santé des Français soient pendant 3 ans de plus mises sur Microsoft. Il devrait y avoir un appel d’offres en 2025, mais il est repoussé tous les ans et la question n'a pas été tranchée de manière définitive.
— Est-ce que la fuite des données de la complémentaire santé de 33 millions de personnes est de nature à changer la donne ?
A. G. : On continue à ne pas alimenter la filière en commandes. Du coup, elle grandit lentement. Les gros acteurs américains se disent plus sécurisés. Mais on vient de le voir, eux aussi ont eu des problèmes de sécurité avec des fuites de données massives. Si les systèmes sont mal sécurisés, c’est parce qu’on ne met pas assez de moyens dans les domaines que l’on maîtrise nous-mêmes. Il faut prendre la mesure que ces questions de...