Le 12 février dernier, était rendu public un rapport de la chambre régionale des comptes attestant des risques juridiques et financiers pesant sur Diwan, pilier de l’enseignement immersif en langue bretonne. L’analyse instruit plus généralement sur la difficulté de faire vivre les langues régionales. L’obstacle est financier, mais tient aussi aux résistances à l’égard de l’exercice des cultures régionales.
En témoigne encore en 2021, la censure partielle de la loi Molac relative à la protection patrimoniale des langues régionales. Son texte est bien promulgué, cependant, à la suite de l’intervention de Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Éducation nationale, il s’est vu amputé de son article 2 portant sur l’enseignement immersif.
Cet exemple illustre un débat qui reste vif, alors que s’exacerbent les tensions identitaires sur fond de la montée de l’extrême droite et des radicalismes.
PARLER LA LANGUE DE SES AÏEUX
C’est en 1539, sous François Ier, que la langue française est devenue la langue juridique administrative avant de devenir la langue culturelle. Mais il faut attendre la fin du XIXe siècle, avec les lois Ferry (la République « une et...