Bras dessus, bras dessous, le 1er janvier 2012, les communes de Bleury et de Saint-Symphorien-le-Château, en Eure-et-Loir, s’unissent. Bleury-Saint-Symphorien devient alors la toute première commune nouvelle de l’histoire.
Un mariage qui ne se célèbre pas sans heurt puisque près de deux cents habitants s’y opposent à travers des pétitions et des recours. Qu’importe. Le mariage a bien lieu grâce à une loi publiée en 2010 sur la réforme des collectivités territoriales.
Mais pourquoi une telle loi ? « La question de la taille optimale de la commune est débattue depuis leur création à la Révolution. Le choix a été à l’époque de s’appuyer sur les paroisses, rembobine Gabriel Bideau, chercheur en géographie à l’université Paris Cité et auteur d’une thèse sur le sujet des communes nouvelles. Ce débat est donc très ancien et revient tout le temps. Il est toujours présent avec l’idée que la maille communale telle qu’elle existe aujourd’hui correspondrait à des communes – on en compte actuellement 34 806 – majoritairement trop petites pour répondre aux exigences de bonne administration des territoires. »
RÉDUIRE LES COÛTS
L’intérêt de se regrouper a laissé entrevoir plusieurs opportunités pour les communes ayant franchi le pas. « Il y a d’abord l’espoir de réduire les coûts. On va pouvoir réaliser des économies d’échelle, négocier des contrats d’assurance plus avantageux, mutualiser des emplois…, énumère Gabriel Bideau. L’idée que, comme ce sont des communes plus grosses, elles ont...