C’est à la fois une monnaie locale, une manière de valoriser les déchets et un bon outil de médiation pour sensibiliser aux enjeux environnementaux et à l’importance du tri. Depuis 2020, la ville de Santiago au Brésil développe un système d’échange des déchets organiques des habita nts contre paiement en Pila Verde (monnaie verte). Ce système d’échange local (SEL) permet d’acheter des produits alimentaires ou de jardinage aux producteurs locaux sur les marchés et les foires ag r icoles. L es 50 000 habitants produisent en moyenne 350 tonnes de déchets organiques chaque mois alors que la ville essaye de développer la collecte et le tri sélectif. Le service environnement a alors décidé d’intéresser la population en lui proposant une rétribution éthique et utile. Les déchets sont destinés à la production d’engrais naturel, ce qui, en outre, réduit considérablement le volume et le coût des transports vers la décharge.
MONNAIE LOCALE
Initiée à titre expérimental dans deux quartiers de la ville, l’initiative rencontre un tel succès qu’elle est progressivement étendue à tout Santiago et compte à ce jour 15 points d’échanges. En avril dernier, le service municipal annonçait avoir produit et distribué 332 tonnes d’engrais, c’est dire l’ampleur de la collecte. Car la Pila Verde fonctionne selon le principe de l’économie circulaire. Les producteurs qui se font payer en monnaie locale s’en servent pour obtenir le précieux engrais organique issu des déchets recyclés. À ce jour, 70 producteurs acceptent de commercer avec la monnaie verte. Aujourd’hui, les promoteurs du projet doivent relever un défi de croissance pour le moins vertueux. L’ampleur que prend le volume de déchets à recycler va les obliger à agrandir les structures servant à la collecte, au stockage et à la transformation en engrais. C’est un moindre mal.