Le 2 septembre 2022, la ville de Bouaké située au centre de la Côte d’Ivoire est officiellement devenue la première ville du pays à être admise au sein du Réseau mondial des villes apprenantes de l’Unesco. L’admission dans ce réseau, qui compte aujourd’hui 294 villes de 76 pays, constitue la reconnaissance des efforts consentis par la collectivité pour faire de l’apprentissage tout au long de la vie un axe d’action prioritaire. Une ville apprenante mobilise ses ressources pour favoriser un apprentissage inclusif, allant de l’éducation de base à l’enseignement supérieur. Au sein du réseau, ses membres peuvent partager des idées avec d’autres villes, échanger sur les bonnes pratiques, trouver des solutions aux questions auxquelles ils sont confrontés, nouer des partenariats. L’appartenance au réseau permet aux villes de bénéficier du mécanisme de financement multidonateurs (MDFM) de l’Unesco. À travers la promotion et le développement de ce réseau, l’organisation onusienne souhaite atteindre les objectifs en matière éducative de son Agenda 2030 pour le développement durable.
LES FEMMES PLUS TOUCHÉES QUE LES HOMMES
Toutes les villes du réseau n’ont pas le même niveau en matière de développement de l’éducation. L’important est qu’elles s’inscrivent pleinement dans la démarche. Quelques semaines avant l’admission de la ville ivoirienne qui compte plus de 800 000 habitants, la direction socioculturelle de la municipalité estima it à 43 % le tau x d’analphabétisme de la population (47 % au niveau national). Chez les femmes, le taux s’élève à 59 %. Face à cette situation, la ville a ouvert des centres d’alphabétisation accompagnés par les directions régionales de l’Éducation nationale et lancé des programmes de formation en visant tout particulièrement les femmes et les jeunes. Sur l’année scolaire 2021-2022, la commune avait intégré 2 091 apprenants dans ces programmes, dont plus de 60 % de femmes. 150 personnes ont même décroché leur Certificat d’études primaires, dont 74 femmes. La municipalité de Bouaké s’est fixé des objectifs à moyen terme ; elle compte ramener en 2035 le taux global d’analphabètes à 25 % de la population, soit près deux fois moins qu’en 2022.