Un train de fret permet de transporter en moyenne 500 tonnes de marchandises, soit l’équivalent d’une quarantaine de camions. Un convoi fluvial de 4 500 tonnes équivaut quant à lui à quatre trains de fret, soit quelque 160 camions… Alternatives sérieuses à la route, frets ferroviaire et fluvial ont des impacts beaucoup moins lourds en termes d’émission de gaz à effet de serre, de particules fines et d’oxyde d’azote. Un train de marchandises émet par exemple neuf fois moins de CO2/km qu’un poids lourd pour une même masse transportée. Bruit, accidentologie, embouteillages, usure des routes… nombreux sont les autres stigmates liés à la circulation des camions qui pourraient être atténués grâce à un meilleur report modal de la route vers des modes de transport plus durables. Pourtant, malgré les études, les rapports et les engagements des gouvernements successifs, la part du transport routier représente toujours plus de 88 % du transport terrestre (hors oléoducs), contre 9,6 % pour le fret ferroviaire et 2 % pour le fluvial. Fer de lance de la première révolution industrielle, le train a perdu en un siècle sa place de leader du transport de marchandises. « Les causes de ce déclin sont à la fois structurelles et conjoncturelles », explique Alexandre Gallo, porteparole de l’Alliance 4F, qui réunit tous les acteurs de la filière du fret ferroviaire français.
« La désindustrialisation du pays a entraîné un recul du fret ferroviaire, très adapté aux industries lourdes. L’Allemagne, qui maintient un niveau plus important de production industrielle, enregistre ainsi un recul moins important du fret ferroviaire. » Celui-ci représente en effet 23 % du transport de marchandises outre-Rhin et 18 % en moyenne à l’échelle européenne. Seule exception dans ce paysage où le camion est roi, la Suisse est la référence en Europe, avec 65 % du transport des marchandises qui se fait par le train.