Louis Nègre, président du Gart, président délégué à la coordination des politiques métropolitaines et infrastructures de transport de la Métropole Nice Côte d’Azur et maire de Cagnes-sur-Mer
— Face aux enjeux climatiques et du prix des carburants, on a l’impression que la France est encore à la traîne en matière de mobilités alternatives à l’automobile. Qu’est-ce qui manque pour que les Français deviennent massivement des utilisateurs du transport collectif public ?
Louis Nègre : Ces dernières années, les Autorités organisatrices de la mobilité (AOM) ont engagé des efforts sans précédent d’intensification de leurs offres, en utilisant diverses solutions de mobilité : tramways, transport par câble, bus à haut niveau de service… Cela a notamment été rendu possible par des crédits d’État accordés dans le cadre d’appels à projets. Mais, cette densification de l’offre a surtout profité aux centres urbains ! Les territoires ruraux ou périurbains ne bénéficient pas toujours de solutions alternatives à l’autosolisme. Si le développement des lignes ferroviaires à grande vitesse a contribué au rayonnement de notre pays, nous regrettons l’insuffisance du réseau ferroviaire de proximité. Les retards d’investissements en la matière se font cruellement sentir à l’heure où il devient urgent de décarboner nos mobilités. Il est temps d’investir massivement pour rénover nos réseaux vieillissants, réhabiliter certaines liaisons existantes et en créer de nouvelles ! C’est dans cet esprit que le Gart s’associe pleinement à la réflexion menée autour des SERM (Services express régionaux métropolitains) qui passent à la fois par du transport ferroviaire, mais également par des services de cars express, comme le met en avant François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne et vice-président du Gart, dans son rapport sur le sujet.
— Quelles propositions faites-vous au gouvernement pour faire avancer rapidement le transport public ?
L.N. : En 2022, dans le cadre des élections présidentielle et législatives, le Gart a décidé de porter sept propositions en faveur de la mobilité. Ces sept propositions sont d’ordre stratégique, écologique et économique. Elles répondent aux enjeux de lutte contre le réchauffement climatique et d’amélioration. Je tiens à les rappeler :
- engager l’État à hauteur de 5 milliards d’euros en faveur de la mobilité du quotidien avec un nouveau plan d’investissement ;
- baisser la TVA à 5,5 % dans les transports publics du quotidien ;
- transformer en subventions les avances de trésorerie versées dans le cadre de la crise sanitaire ;
- garantir la pérennité du versement mobilité ;
- développer à l’échelle nationale un titre unique pour toutes les mobilités ;
- créer un bureau des temps et engager une réflexion globale sur les horaires et les usages ;
- intégrer le BioGNV dans les énergies à très faibles émissions.