Lundi 11 septembre, le maire de Marseille a annoncé le retrait de la voie publique de plus du tiers des trottinettes électriques en libre-service sur sa ville. Sept mois plus tôt, Benoît Payan avait demandé aux opérateurs (Lime, Bird, Voi) de réguler leur flotte pour libérer un espace public trop souvent encombré
par des machines abandonnées n’importe où. « Si j’avais autant de lignes de métro qu’à Paris j’enlèverais toutes les trottinettes », a-t-il commenté, agacé par l’immobilisme des opérateurs. Le Marseillais emboîte le pas de la maire de Paris qui a fait retirer toutes les trottinettes en libre-service. (Lire également notre « Top et flop des mobilités ».)
TROTTINETTE : LES LIMITES DU LIBRE-SERVICE
Le fait que les deux premières villes de France aient pris des mesures radicales va-t-il pousser les opérateurs à revoir leur système de fonctionnement dans les autres villes où ils sont implantés ? Cela reste à voir. Est-ce que cela va dissuader d’autres communes de mettre ces véhicules en circulation ? Rien n’est moins sûr. La Métropole européenne de Lille en a tiré les enseignements : elle a débuté en juin le déploiement en free-floating de trottinettes (et de vélos à assistance électrique) sur 68 de ses communes, mais elle a imposé des conditions aux opérateurs. Ainsi, les moteurs des trottinettes sont bridés à 20 km/h, et les véhicules doivent être restitués sur des zones de stationnement aménagées.
On en a d’autant moins fini avec les trottinettes dans les rues qu’il s’en vend de plus en plus aux particuliers : 908 000 en 2021 selon la Fédération des Professionnels de la Micro-Mobilité, tandis que le cabinet de conseil Smart Mobility Lab estime à 2,5 millions le nombre d’utilisateurs possédant leur propre engin.