Dossier réalisé par Isabelle FRIEDMANN
Malgré ses côtes, ses fleuves et ses dizaines de ports de commerce, de plaisance ou de pêche, « la France reste un pays de terriens, estime Stéphane Raison, directeur général d’Haropa Port. Les ports sont toujours vus comme des sites compliqués que la population observe avec défiance. » Les habitants des villes portuaires eux-mêmes, toujours prompts à vanter la douceur de vivre au bord de l’eau et à brandir leur identité entre terre et mer, ne mesurent pas toujours la diversité de ce qui se passe dans les bassins et les hangars. Si ceux qui y travai l lent perçoivent le dynamisme économique qui s’y déploie, ils n’ont pas forcément conscience du potentiel de développement et de transformation environnementale que recèle la machine portuaire.
Levier de renouveau urbain, la mutation des ports a pu donner lieu à des opérations de requalification urbaine très réussies, à Marseille par exemple, où le Vieux-Port a retrouvé sa place centrale dans la vie de la cité phocéenne, grâce au réaménagement mené au début des années 2010 sous la direction de l’architecte Norman Foster. Lequel avait déjà piloté vingt ans plus tôt la renaissance du port intérieur de Duisbourg, dans la vallée de la Ruhr, sinistrée suite au déclin des industries lourdes.