Février 2022. La tempête Eunice balaye violemment le nord du pays. Dans plusieurs communes, les dégâts sont considérables. Lors de cet épisode, grâce à Facebook, les habitants de Lambersart, une ville de la banlieue de Lille, vont jouer un rôle prépondérant pour faire face à la crise. Cette commune de 27 000 habitants avait embauché Jeanne Rousselet pour la mission nouvelle de community manager quatre ans auparavant : « Cela semble tout bête. Les habitants ont recensé, chacun dans leur secteur, les arbres qui étaient tombés sur la voie publique ou qui pouvaient menacer la sécurité, explique-t-elle. Ces messages ont fait gagner un temps précieux aux équipes des espaces verts, qui n’ont pas eu à sillonner aveuglément les rues, et ont pu intervenir immédiatement et efficacement pour dégager les espaces. »
Un exemple qui illustre la force de ces réseaux sociaux, mais aussi leur capacité à faire naître un véritable élan citoyen. « Cela démontre que les réseaux permettent de créer du lien avec l’habitant, souligne Jeanne Rousselet, désormais responsable de la communication de la commune de Loos. Après cette tempête, en contribuant ainsi, les habitants se sont sentis utiles et cela a amélioré l’efficacité et la réactivité du service public. Les réseaux sont devenus le premier espace démocratique de la ville. C’est là que les gens sont et s’expriment. Certes, ils peuvent être un déversoir de haine. Mais ce n’est pas que ça. Beaucoup de gens passent par les réseaux pour avoir des informations et s’impliquer. Les gens y sont ; alors c’est important pour les collectivités d’y être présents aussi et de s’adapter à leurs pratiques. »