Vincent Gaudy, le maire de Florensac (Hérault), savoure. L’unité de méthanisation sortie de terre en juin 2022 et dont la création lui doit beaucoup, produit aujourd’hui plus de gaz vert que n’en consomment les 5 000 habitants de la commune. Un gaz arrivant à profusion puisque le réseau de GRDF auquel est raccordée l’installation de traitement de biodéchets irrigue aussi les communes voisines de Pomérols, Pinet, Marseillan et s’écoule jusqu’à Béziers. « En 2020, j’ai été contacté par la famille Carrier, des agriculteurs du territoire exploitant 450 hectares de terres agricoles. Elle voulait créer une unité de valorisation énergétique de ses biodéchets, et les collectivités qu’elle avait rencontrées jusque-là n’étaient guère enthousiastes par crainte de nuisances. Moi, je lui ai tout de suite dit oui. »
SEULEMENT DEUX ANS
Le traitement des déchets verts par méthanisation, c’est très parlant pour Vincent Gaudy, et ça ne lui fait pas peur. Dans le civil, il travaille chez GRDF qui propose une offre d’énergie verte comme la plupart des énergéticiens. Le maire va donc s’employer à trouver du foncier pour y loger la future installation. La parcelle communale qu’il pressent est mitée par des terrains appartenant à des propriétaires privés. Il va les convaincre de les céder à la collectivité en échange d’une autre parcelle. Il s’occupe aussi du suivi des dossiers administratifs auprès de la préfecture, de la Chambre d’agriculture afin d’obtenir les autorisations nécessaires au plus vite. Le raccordement est lui aussi obtenu dans les meilleurs délais. En deux ans l’affaire est pliée et Biométhagri 34, le nom de l’unité, entre en fonctionnement. « Nous avons eu de la chance. En moyenne il faut deux fois plus de temps pour qu’un tel projet aboutisse », remarque-t-il avec satisfaction.
RENTRÉES FISCALES
Si le maire se frotte les mains, ce n’est pas pour rien. La réalisation de ce projet conforte sa politique tournée vers la transition énergétique et ses objectifs en termes de fiscalité. Élu pour la première fois en 2008, il a fait couvrir les toits des écoles, du centre de secours et des bâtiments communaux de panneaux photovoltaïques. L’électricité verte raccordée au réseau d’EDF apporte des subsides à la commune. De même, Biométhagri 34 va faire rentrer des sous dans les caisses. Une partie de la contribution économique territoriale perçue par la communauté d’a gg lomé rat ion Hé raul t Méditerranée lui sera reversée. Les négociations sont en cours et le maire espère bien obtenir jusqu’à 30 000 euros par an, ce qui n’est pas une mince somme pour une petite ville. Florensac perçoit d’ores et déjà un loyer modique de l’exploitant (678 euros par an), avec une promesse de vente d’un peu plus de 22 000 euros en 2038.