À Rennes Métropole, la communauté scientifique contribue à éclairer les décisions des élus du territoire en matière de politique environnementale de lutte contre le réchauffement climatique. En 2015-2016, par exemple, la collectivité a cofinancé la thèse d’un doctorant du CNRS sur les îlots de chaleur urbains. L’enjeu était de caractériser l’élévation de la température en centre-ville par rapport aux zones végétalisées, d’en modéliser les évolutions futures afin de trouver par quels moyens les réduire dans l’espace public.
UN RÉFÉRENTIEL INSPIRÉ PAR LA RECHERCHE
« La traduction de ce travail a été d’en inscrire les préconisations dans nos documents d’urbanisme », se félicite Olivier Dehaese, vice-président de Rennes Métropole, délégué au climat et à l’énergie. Le PLU de Rennes puis le PLUI de la métropole adopté en décembre 2019, en portent les traces. En novembre dernier, la collectivité s’est dotée d’un référentiel d’aménagement énergie bas carbone incluant la notion de végétalisation et de lutte contre les îlots de chaleur « pour aller vers moins de minéralisation et plus de végétalisation », complète l’élu. Et aujourd’hui que le plan climatair-énergie territorial est en cours de révision afin de mieux adapter le territoire aux effets du réchauffement climatique, les travaux du doctorant restent d’actualité.
PASSERELLE ENTRE DEUX MONDES
De fait, à Rennes, la coopération avec les scientifiques est gravée dans le marbre. La collectivité s’est dotée dès le début des années 2000 d’une Conférence de l’enseignement supérieur et de la recherche où siègent aujourd’hui les élus et les représentants des services métropolitains, et des représentants des universités, des scientifiques et des laboratoires de recherche. Véritable passerelle, c’est le lieu où se construisent les coopérations entre les premiers, qui peuvent faire connaître leurs besoins, et les seconds, qui présentent leurs travaux et domaines de recherche pouvant intéresser le territoire. Le budget 2023 du service de l’enseignement supérieur et de la recherche s’élève à 12 millions d’euros, dont la moitié pour la construction et le bâti universitaire. Le restant sert notamment à soutenir la valorisation des projets de recherche et les transferts de technologie, ainsi que le cofinancement de la recherche sur des projets de coopération.
UNE CHAIRE EAUX ET TERRITOIRES
Les domaines dans lesquels se déploient ces coopérations sont assez divers. Parmi les objets d’études, on peut citer la gestion des biodéchets, le métabolisme urbain… Les sciences humaines sont aussi sollicitées pour accompagner les politiques incitant les Rennais à modifier leurs comportements dans les domaines où les choix individuels influent sur les objectifs visés : la gestion des déchets, l’organisation des mobilités ou les émissions de gaz à effet de serre, par exemple. La coopération va jusqu’à la création de chaires universitaires, comme la chaire « Eaux et territoires » réunissant notamment la Fondation Rennes 1, des laboratoires de recherche, les élus et les gestionnaires de l’eau et de l’assainissement. Ils sont sur le point de publier une étude sur les évolutions de la ressource en eau. Les résultats très attendus viendront alimenter le volet eau du plan climat-air-énergie territorial d’adaptation au changement climatique.