Ce n’est pas un coup d’essai pour Montpellier. En 2007, la métropole avait déjà accueilli les Wallabies d’Australie. Pour l’économie locale, cela avait constitué une aubaine, et la ville avait pu afficher la capacité de son écosystème local à prendre en charge un grand événement sportifs. Seul bémol, la difficulté de mobiliser, hors la compétition, une équipe nationale d’élite tout absorbée par sa performance. Pour cette Coupe du monde 2023, Montpellier sera l’hôte de l’équipe des Samoa qui, même si elle fait partie des meilleures sélections au monde, reste plus disponible : « Nous voulons montrer à la jeunesse la diversité du sport, et que la force du rugby lui vient du collectif. Dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, les jeunes choisissent naturellement la boxe et le football. Plus rarement le rugby, même si le parcours de Mohamed Haouas [pilier droit du XV de France, NDLR], issu du quartier du Petit-Bard, change un peu la donne », commente Hervé Martin, adjoint aux sports de Montpellier.
Dans la démarche municipale, le rugby féminin constitue également un outil d’éducation et d’émancipation déterminant. La ville, notamment sous l’impulsion de Thierry Perez, ancien président du MHR (Montpellier Hérault Rugby) et aujourd’hui maire adjoint de Millau, a donné une place de plus en plus importante au rugby féminin. La section féminine senior du Montpellier Rugby Club date de 1988, tandis que son premier titre national date de 2007. Lors de dernière Coupe du monde féminine de rugby en Nouvelle-Zélande, fin 2022, pas moins de huit Montpelliéraines figuraient dans l’équipe de France. Parmi elles, la Castraise Safi N’Diaye vient de mettre un terme à sa carrière et occupe désormais le poste de manager du club de Montpellier. Elle peut devenir une figure d’identification positive pour les quartiers tout en donnant un nouveau souffle au collectif. Dans le rugby féminin comme dans le rugby masculin, l’impératif est le même : soutenir la compétition sans abdiquer ses valeurs.