Depuis un an, Rouen Habitat, l’office HLM présidé par Nicolas Mayer-Rossignol, expérimente une technologie innovante pour la production d’énergie renouvelable sur la toiture d’un de ses immeubles. C’est à l’occasion d’un forum organisé à Paris que le maire de la préfecture de Seine-Maritime et président de Métropole Rouen Normandie a rencontré Yanis Maacha, fondateur de la start-up WIND my ROOF et inventeur de la Windbox installée sur le toit du Capricorne, une barre de 10 étages et 84 logements bâtie sur les Hauts de Rouen. « Nous sommes constamment à la recherche de projets permettant d’être plus efficaces en termes de transition énergétique et de gain de pouvoir d’achat, en particulier pour les personnes les plus modestes », explique le maire séduit par la solution proposée par l’entrepreneur.
LA CONSOMMATION ÉLECTRIQUE DE QUATRE ASCENSEURS
La Windbox, qui allie l’éolien et le solaire, se présente sous la forme d’un caisson récupérant grâce à une turbine les vents ascendants de la façade de l’immeuble – d’où l’importance d’une installation en hauteur –, tout en captant les rayons du soleil avec des panneaux photovoltaïques, pour produire de l’énergie. Huit caissons ont été installés sur le toit et, à ce jour, le Capricorne est l’unique immeuble en France à en être équipé. « La preuve du concept avait été faite, restait à tester la technologie en grandeur nature », poursuit Nicolas Mayer-Rossignol. Lui-même ingénieur, il n’a guère hésité à tenter l’expérience. « Un an après le lancement de l’expérimentation, il est encore un peu tôt pour dresser un premier bilan », avoue-t-il, mais les premières indications semblent encourageantes. Les huit caissons, dont la production est destinée à la consommation électrique des parties communes de l’immeuble, produisent l’équivalent de l’électricité nécessaire au fonctionnement des quatre ascenseurs de la tour. C’est toujours ça de moins à acheter. Les économies réalisées sont entièrement répercutées sur les charges payées par les locataires. « Selon
leur niveau de loyer, cela représente de quelques euros à quelques dizaines d’euros par mois », confie le président de Rouen Habitat. Quand l’office a commencé à s’engager dans le projet, il n’était pas question de guerre en Ukraine, ni d’inflation, ni de flambée des coûts de l’énergie. Alors c’est sûr, le contexte relativise peut-être l’impact des Windbox sur la facture payée par les habitants aujourd’hui, mais il est bien réel.
PLUSIEURS CENTAINES DE BÂTIMENTS PUBLICS CONCERNÉS
D’ici la fin de l’année, un bilan plus définitif sera tiré. Si l’expérimentation s’avère concluante, d’autres immeubles présentant les caractéristiques nécessaires à la récupération des vents ascendants pourront être progressivement équipés — l’office en a identifié une dizaine. Une attention est aussi portée à l’impact visuel des installations et la Windbox ne sera pas l’unique technologie utilisée. En vérité, la ville a déjà pris les devants, notamment avec le solaire photovoltaïque. « Nous nous sommes engagés dans les énergies renouvelables sur l’ensemble du parc immobilier public : gymnases, parking, etc., souligne Nicolas Mayer-Rossignol, et nous possédons plusieurs centaines de bâtiments ». C’est bien dans une opération globale lancée à l’échelle de toute la ville en faveur de la transition écologique que s’inscrit l’expérimentation de la Windbox.