À l’origine, en 2008, il y avait l’Association pour la Promotion de l’Éco-Habitat sur le Plateau de Millevaches — un intitulé interminable pour un collectif qui regroupait pêle-mêle des associations, des élus et des habitants dans le but de résoudre les problèmes du logement. C’était là l’embryon de la SCIC L’Arban (un chantier collectif, en occitan) apparue en 2010 à Faux-la-Montagne, 450 habitants, dans la Creuse. Un nom tout simple pour couvrir une activité aux multiples facettes, véritable couteau suisse de la rénovation urbaine et de l’habitat. « Deux ans pendant lesquels nous avons réfléchi à l’histoire sur laquelle on se fonde, sur ce que nous voulons faire, avec qui et sous quelle forme », résume Stéphane Grasser, directeur général de L’Arban.
Treize ans plus tard, L’Arban compte 192 sociétaires parmi lesquels se retrouvent des habitants, le parc naturel du Limousin, des artisans, une intercommunalité, quelques communes et le conseil départemental. Ces partenaires ont permis de constituer un capital de plus de 500 000 euros qui inspire confiance. Le premier grand chantier ouvert à Gentioux-Pigerolles, un village de 380 habitants où le départ de la gendarmerie laissait un bâtiment en déshérence. L’Arban s’en est portée acquéreuse et l’a réhabilité en accompagnant une association locale pour les travaux. Le bourg, dont l’unique épicerie avait fermé, dispose désormais avec La Renouée d’un marché couvert, d’une brasserie, d’une salle de réunion, d’un espace collaboratif et d’un logement. À Faux-la-Montagne, deux maisons insalubres ont été rachetées pour 30 000 euros et réaménagées pour accueillir deux personnes âgées qui vivaient à l’écart du bourg.
Autant que l’accompagnement dans la réhabilitation de l’habitat, L’Arban s’est donné pour vocation de ranimer les centres des villages. Au bilan, il aligne huit chantiers bouclés et quatre autres en cours. Et tous ont été ou seront menés en concertation avec la population. « À la différence des bureaux d’études, nous recueillons la parole des habitants pour qu’ils se réapproprient le terrain », soutient Stéphane Grasser.