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Mohamed Azgag Vannes, « pas une fin en soi »

Entretien avec Mohamed Azgag, maire adjoint en charge de la politique de la ville.
La rédaction
La rédaction
Publié le 10 mars 2023
Azgag Mohamed Maire Adjoint Affaires Sociales Solidarités Politique de la Ville

— Qu’est-ce qui vous a amené à candidater au dispositif TZCLD ?

Mohamed Azgag : Vannes compte moins de 6 % de chômage et flirte avec le plein emploi. Cependant, sur Ménimur, quartier prioritaire de la politique de la ville, les taux de chômage et de pauvreté sont élevés. Des entretiens menés avec Nov’ita auprès des familles potentiellement concernées ont permis d’identifier 289 volontaires pour être recrutés. Nous avons dégagé un consensus sur le territoire avec Golfe du Morbihan — Vannes Agglomération, le département, la région, Pôle emploi, les associations relais, le Club des entreprises du pays de Vannes, les syndicats patronaux et salariés… ce qui nous a permis de structurer le projet et d’être habilités par le fonds d’expérimentation. Ces partenaires sont aujourd’hui membres du Comité Local pour l’Emploi et contribuent à pousser l’expérimentation toujours plus loin.

— Après une année de fonctionnement, où en est l’EBE ?

M.A. : À ce jour, AcSoMur a recruté 23 personnes. L’EBE s’est développée sur le secteur de la production autour de travaux de couture, de travaux de maraîchage et de récupération et de transformation de palettes. Nous développons le secteur
des services avec des offres de bricolage, de débarras, de manutention, de réparation de vélos. Et puis, nous voulons aller sur d’autres segments : le nettoyage des espaces verts pour les collectivités, le lavage écologique des voitures, un pédibus pour le trajet domicile-école des enfants dont les parents ne sont pas disponibles, le recyclage d’ordinateurs, etc. Kiabi, partenaire du fonds d’expérimentation, nous fournit ses fins de collections générant des travaux de couture pour les retouches et des revenus pour l’EBE avec l’ouverture d’une boutique solidaire.

— Avez-vous le sentiment d’avoir réussi votre pari ?

M.A. : Il nous reste des marges de développement pour atteindre les 289 emplois. Mais l’EBE n’est pas une fin en soi, c’est une solution complémentaire aux autres offres de réinsertion. Nous souhaitons que les salariés puissent intégrer à terme un emploi dans le droit commun. Et puis, tout le monde ne peut être recruté par l’EBE, nous voulons apporter une réponse à toutes les personnes du territoire privées durablement d’emploi par de la formation, des contacts avec les entreprises des secteurs en tension. Celles et ceux qui sont très éloignés de l’emploi ont besoin de retrouver de la confiance en soi, d’être rassurés, accompagnés. Une équipe ressource a été mise en place qui fait le lien entre l’EBE et le CLE.

Propos recueillis par Dominique LATIER

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