Par Dominique LATIER
À Lodève, dans l’Hérault, tout a commencé en avril 2019 sous l’impulsion d’un collectif citoyen qui a interpellé les élus avant de créer, début 2020, l’association de préfiguration. Le groupe a reçu le soutien de la mairie, de la communauté de communes Lodévois et Larzac et du département. Le recrutement de Sam Truscott, futur directeur général de l’EBE, va permettre de structurer le dossier de candidature. Le village a le profil : sur les 7 000 habitants, 1 000 sont des chômeurs longue durée. « Les entretiens avec les personnes potentiellement éligibles ont montré que 330 étaient intéressées. » Après trois années de travaux, le territoire est habilité en mai 2022, puis en juillet c’est la signature de la convention avec le sous-préfet. L’Abeille Verte est créée en septembre. Seulement quelques mois plus tard, l’EBE a déjà recruté 103 CDI.
Cela est allé vite, car l’idée était de s’appuyer sur les associations locales avec le choix d’investir la transition écologique et sociale. L’EBE a intégré une ressourcerie sur le point de mettre la clé sous la porte. Elle s’est rapprochée d’une association gérant un jardin partagé et faisant du compostage. « À l’ouverture de ses portes, les activités de L’Abeille Verte étaient prêtes à être mises en place. »
Un engouement territorial autour de l’emploi
Aujourd’hui, les activités sont organisées autour de trois pôles. Le premier propose recyclage et réemploi d’objets avec un atelier couture, de réparation de matériels médicaux, de montage et de démontage de fenêtres, de réparation de mobiliers et d’appareils électroménagers. Le deuxième se développe autour de services de proximité pour accompagner les particuliers dans le tri des déchets et la collecte de biodéchets. D’autres services de proximité émergent : le transport de personnes intra-muros avec des triporteurs à assistance électrique, et des actions complémentaires aux organismes d’aide à la personne comme l’ADMR.
Le troisième pôle est dédié à l’agriculture biologique avec l’exploitation de petites parcelles en jachère dont la production sera destinée aux collectivités. La rénovation d’anciens vergers est également prévue. Enfin, toutes les fonctions support de l’EBE (administration, gestion, finance) sont occupées par des personnes recrutées dans le cadre du dispositif. « Notre objectif est de recruter 250 CDI. Pour les 80 postes manquants, il y a un tel engouement territorial autour de l’emploi aujourd’hui que nous avons bon espoir. »