Face à la flambée des prix, la ville et la métropole de Clermont-Ferrand ont décidé à l’automne dernier de mesures d’urgence(éclairage public, chauffage des bâtiments publics…) pour réduire de 20 % leur consommation énergétique. Mais la sobriété est ici une démarche de long terme, récompensée par des labels Cit’ergie. Et depuis 2019, l’ambition est de devenir un territoire à énergie positive
(TEPOS) d’ici 2050. « Nous avons acté un schéma directeur visant à réduire par deux les consommations d’énergie, par rapport à 2012, et à couvrir les besoins par des énergies renouvelables locales », explique Éric Grenet, vice-président de Clermont Auvergne Métropole. Le plan global, portant sur la transition énergétique et écologique, se décline en 87 fiches action (gestion de l’eau, énergie, déchets, biodiversité…).
Parmi les grands axes : l’extension des réseaux de chaleur, dont le déploiement a démarré en 2011. Alimenté en grande partie par des chaudières à bois, il dessert maintenant les logements sociaux de 15 des 21 communes de la métropole et de nombreux bâtiments publics. Un nouveau réseau en construction, fonctionnant grâce à l’énergie de récupération issue d’une usine d’incinération des ordures, doit être achevé en 2025 et desservira notamment le CHU Gabriel Montpied et le campus universitaire des Cézeaux. Parmi les grands chantiers également : le photovoltaïque. Huit parkings ont été dotés d’ombrières équipées de panneaux voltaïques, qui dans un premier temps alimenteront les bornes de recharge des véhicules électriques. L’opération « ombrières » doit s’étendre prochainement à sept autres parkings. « Avec l’ADUHME (Agence locale des énergies et du climat), nous avons d’autre part identifié les toits des bâtiments publics des différentes communes qui pouvaient recevoir des centrales photovoltaïques pour autoconsommation, voire raccordement au réseau de chaleur », ajoute Éric Grenet. Parmi les sites identifiés, la piscine de Chamalières.
Autre projet-phare de la métropole : l’extension de la station d’épuration des 3 Rivières et la méthanisation des boues qui permettra de produire jusqu’à 15 millions de kilowattheures par an de gaz renouvelable. Ce projet sera aussi bénéfique à l’environnement puisqu’il réduira les rejets d’eaux usées dans le milieu naturel. L’investissement se chiffre à 53,9 millions d’euros. Mais la vente de ce biogaz constituera une ressource financière supplémentaire pour la métropole.