Besançon n’échappe pas à la hausse des factures d’énergie : 4,2 millions d’euros en 2019, 5,5 millions en 2021, 6,7 millions en 2022… Face aux 12 millions attendus en 2023, la ville a donc mis en place un plan de sobriété : diminution de l’éclairage public, réduction du chauffage dans les bâtiments publics, équipements sportifs et culturels. Mais surtout, elle entend accélérer son engagement de longue date dans une démarche visant à limiter durablement ses consommations et à développer les énergies renouvelables.
Récompensé par le label Cit’ergie Gold (Climat-Air-Énergie), cet engagement dicté par souci environnemental s’est d’ailleurs déjà révélé efficace financièrement, comme le précise Annaïck Chauvet, adjointe à la maire en charge de la transition énergétique, des bâtiments, des moyens techniques de la ville :
« Depuis 15 ans, nous avons économisé 9,3 millions d’euros en chauffage et 2,9 millions en électricité (hors éclairage public) grâce à nos actions cumulées. Sur la période 2019-2026, notre objectif est de diminuer de 20 % nos consommations d’énergie et de 20 % nos émissions de gaz à effet de serre. Entre production locale et achats, nous visons également un taux de consommation d’énergies renouvelables de 60 %. Sur nos bâtiments municipaux, nous consommons déjà 100 % d’énergie verte. »
La ville possède ainsi une quinzaine de chaufferies bois (5 600 mégawattheures de consommation) et une douzaine d’installations de panneaux photovoltaïques (pour une surface totale de 2 812 m²). Elle mise aussi sur les rénovations énergétiques des bâtiments. Quatre gymnases viennent ainsi de faire peau neuve (isolations, capteurs photovoltaïques, éclairage LED…). Un chantier de 4,9 millions d’euros, mais qui permettra de réduire de 3 % par an la facture énergétique de la ville. D’autre part, un budget de 60 millions d’euros sur 5 ans a été attribué à la réhabilitation et rénovation thermique d’une quinzaine d’écoles et de trois crèches.
Au-delà de sa propre facture énergétique, la commune souhaite aussi faire baisser celles des habitants et s’inscrit dans les objectifs du Grand Besançon Métropole : devenir un territoire à énergie positive (TEPOS) d’ici 2050. Toutes les pistes de l’autoconsommation sont explorées. Sont ainsi à l’étude des projets de mini-centrales hydroélectriques sur le Doubs, de géothermie sur le quartier Granvelle, ou d’un parc solaire urbain dans le quartier de la Planoise qui permettait l’autonomie énergétique de neuf bâtiments de la ville et d’une quinzaine de bâtiments de logements sociaux. Enfin, Besançon souhaite faire passer de 15 à 100 kilomètres son réseau de chaleur, un investissement de 100 millions d’euros sur 15 ans qui permettrait d’alimenter 44 000 logements, contre 14 000 aujourd’hui.