Le dispositif a été inauguré en 2021 avec l’école Saint-Jean. Cette année, le mouvement s’est poursuivi avec les écoles maternelles et élémentaires de plusieurs quartiers de la ville. Les « rues-écoles » consistent à fermer les rues des écoles à des moments clés de la journée : d’abord le matin quand les plus petits sont accueillis, puis de nouveau au moment de la sortie des classes. Par ce biais, il s’agit de sécuriser l’accès des écoles bien sûr, mais également de tendre vers l’écomobilité en abandonnant la voiture pour la marche à pied, le vélo ou les transports collectifs. L’Ademe justifie la mesure d’une statistique : 90 % des enfants habitent à moins d’un kilomètre de leur école.
« L’expérience s’inscrit dans le plan climat de la ville et fait partie intégrante du plan piéton 2021-2030 », souligne Sophie Dupressoir, conseillère déléguée à la ville cyclable et marchable. Elle s’attarde sur l’importance du processus de concertation avec les équipes pédagogiques des écoles comme avec les familles, les riverains ou les commerçants pour que l’expérience puisse vivre. « La ville de Strasbourg compte 114 écoles. Une quinzaine d’entre elles ont expérimenté les rues-écoles. Il ne s’agit pas de les généraliser, mais de trouver avec chaque établissement les formes de dialogue appropriées pour faire évoluer les formes de mobilité », ajoute-t-elle.
Les rues-écoles génèrent un large satisfecit
Faisant état des premiers retours enregistrés, l’élue évoque une démarche qui fait consensus sur la réduction des bruits et du stress, sur une amélioration des rapports sociaux… Le satisfecit est large (87 % d’avis favorables) même si le nombre d’expérimentations reste réduit. « Et il faut également prendre en compte l’effet qu’on ne peut pas mesurer », poursuit la conseillère municipale. « Je fais référence à l’exposition moindre des enfants à la pollution, ou encore à l’espace renouvelé de convivialité ; un espace gagné pour le quartier », ajoute-t-elle. Hülliya Turan, adjointe chargée des écoles, dresse un constat analogue à celui de sa collègue. « Dans la démarche des rues-écoles, il y a la volonté de rendre l’espace public aux habitants afin qu’ils se le réapproprient. La voiture devient exceptionnelle, on mise sur une forme de mobilité active », développe-t-elle. Elle rapproche l’expérimentation d’une autre, à savoir la végétalisation des cours d’école, également partie prenante du plan climat de la métropole. Les retours d’expériences sont quasi identiques : la disparition des nuisances sonores, des enfants moins stressés, des filles et des garçons qui réapprennent à faire jeu commun pendant les récréations… L’écologie au service de la pédagogie.