Dès sa création, la CUD a fait du traitement des déchets une des priorités du territoire », précise Jean-François Montagne, vice-président de l’agglomération chargé de la Transition écologique et de la Résilience. À l’époque, la collectivité avait investi dans la construction d’un incinérateur d’ordures ménagères. Aujourd’hui, la communauté urbaine choisit de s’engager dans la transition énergétique en renforçant le potentiel local d’économie circulaire.
Ainsi, en juin 2020, elle a lancé une expérimentation nouvelle sur deux zones du territoire — Cappelle-la- Grande et Rosendaël — qui vient d’être généralisée. Aux sacs jaunes destinés aux emballages recyclables et noirs recevant les déchets ménagers, est rajouté un troisième sac, vert, où sont reçus les biodéchets. Le but est que ceux-ci soient ensuite utilisés pour le compostage ou pour la méthanisation en alimentant le réseau local de récupération de chaleur industrielle (ArcelorMittal-Dalkia). « Il nous faut parvenir à réduire nos déchets », poursuit Jean-François Montagne, très insistant sur l’urgence de diminuer de 15 % les déchets des ménages. Ceux-ci représentent aujourd’hui, à Dunkerque, 690 kilos par an et par habitant, un pourcentage supérieur à la moyenne nationale, qui doit impérativement être restreint de 150 kg/an. Le régime est draconien, il est nécessaire.
Une communauté urbaine soudée pour décarboner sa ville
Pour l’élu communautaire, la question n’est pas morale, et ne peut être traitée sur le mode de la culpabilisation. Elle est d’intérêt général et requiert que la collectivité s’engage auprès de la population pour l’aider à évoluer dans ses gestes, ses comportements comme elle l’a fait avec les entreprises. Des aides publiques ont été actées pour accompagner cette évolution culturelle des ménages, par exemple pour favoriser le compostage. Un travail d’information et d’éducation populaire est mené. Un groupe à valeur de test de 40 familles a même été mis en place, destiné à mesurer et valider la faisabilité des différents écogestes. Le territoire veut travailler les conditions d’une transition énergétique et d’une réindustrialisation « verte » portée par la collectivité, mais également par des entreprises et grands groupes. ArcelorMittar ou Engie, installés sur place et gros pourvoyeurs d’emplois locaux, ont choisi de jouer le jeu de la dépollution industrielle. Quant au maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, il a affirmé hisser ces questions au rang des priorités du mandat.
En septembre 2022 s’est tenue « la Fabuleuse Factory », où acteurs publics et privés, industriels et associations se sont alliés pour parler industrie décarbonée, travail et formations dans les usines du xxie siècle, découvrir — via des animations illustrant ce que pourra être l’industrie de demain — ses impacts concrets sur la vie quotidienne. Tous les acteurs locaux ont décidé de faire front, unis.