Élu pour la première fois en 2001, Jean-Pierre Gorges a fait de la sobriété énergétique l’une de ses priorités. Réélu pas moins de quatre fois, le maire chartrain a multiplié les projets innovants. Alors que la crise énergétique a surpris la France entière en faisant exploser les coûts, Chartes, quant à elle, connaît une certaine sérénité. Définis par Jean-Pierre Gorges comme des « investissements productifs et réfléchis », plusieurs projets sont à l’origine de cette réussite.
Dès son premier mandat, il commence la mise en place d’éclairages à LED. Aujourd’hui, équipée à 70 %, la ville souhaite à l’avenir être totalement pourvue de ce type de lumières. « On s’aperçoit qu’on a divisé les factures de façon considérable, explique l’élu, et on s’aperçoit qu’à chaque fois que l’on s’investit, on arrive à améliorer nos charges de fonctionnement. » Vient ensuite la construction d’un nouveau pôle administratif, ouvert en 2020, avec un investissement d’une cinquantaine de millions d’euros. Un gigantesque bâtiment dessiné par Jean-Michel Wilmotte, qui a soulevé une question quant à sa consommation énergétique. C’était sans compter sur la découverte, à un peu plus de 160 mètres de profondeur, d’une eau à 14 °C. Il a donc été décidé d’employer la géothermie avec des pompes à chaleur permettant des échanges avec cette réserve souterraine. « On part du principe que, quand on a une eau à 14°, on est riches. L’été, ça peut rafraîchir, et l’hiver, ça peut réchauffer », confie le maire. Le résultat ? Une facture de 150 000 euros par an pour 16 500 m², soit moins de 10 euros le m² par an !
Deux usines biomasse
Autre projet d’envergure débuté en 2009 : l’Odyssée, le plus grand complexe aquatique de France, avec deux bassins olympiques, d’une superficie de 1,7 hectare. Initialement chauffé au gaz, la ville a changé son fusil d’épaule et a construit deux usines biomasse pour assurer le chauffage urbain, notamment pour 4 000 logements sociaux. « Et aujourd’hui, nous avons une stabilité sur le prix de notre énergie […], au moment où tout le monde ferme les piscines, et bien, nous, le plus grand centre aquatique de France, on reste ouvert », affirme le maire. Les usines biomasse contribuent même à chauffer les hôpitaux de Chartres, où 2 700 personnes travaillent. « Chartres n’est pas une très grande ville, on peut faire circuler un peu de tuyaux pour amener la chaleur chez tout le monde », ajoute-t-il. « Tous ces investissements sont des réflexes normaux, de bons sens. Et on essaie d’en faire partout sur la ville », conclut Jean-Pierre Gorges.